Introduction aux Méthodes de Relaxation
Dr Bernard Auriol
Chapitre 19
Il s'agit de lutter contre les causes externes du stress plutôt que d'en atténuer, tant bien que mal, les symptômes. La première des méthodes de relaxation, pourrait, de ce point de vue, être un simple « retour à la nature » tel que le tentent quelques communautés d'inspiration spiritualiste ou écologiste (Communautés de Rudolph Steiner, de Lanza del Vasto, de Sri Aurobindo, de Maharishi, etc.). Paradoxalement, le projet de se relaxer, passe ainsi par une action et une lutte : remodeler notre société et notre culture pour qu'elles soient moins pathogènes, pour qu'elles soient même vraiment humaines, c'est-à-dire aptes à procurer notre épanouissement.
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Projet évidemment politique qui dépasse une simple démarche individuelle[1] :
Il est même possible que la réciproque soit vraie ! Le fait d'obtenir personnellement une profonde détente, un profond accord avec soi-même, serait source d'harmonie pour l'ensemble social. Cette hypothèse redonne prestance à ce que les catholiques nommaient « corps mystique » avec lidée quune âme qui sélève, élève le monde, quune communauté religieuse est une bénédiction pour le lieu où elle sinstalle ! Idées dont on retrouverait maints exemples dans dautres sphères de la spiritualité (zaouïas, monastères bouddhistes, ashrams tibétains, etc.).
Certains chercheurs ont prétendu montrer[2] que lorsque dans une ville plus de 1 % des habitants pratiquent régulièrement la méditation transcendantale, les phénomènes psychosociaux négatifs diminuent quantitativement (criminalité, maladies, accidents de circulation). Si cette hypothèse se confirmait, elle devrait très probablement inclure un effet positif analogue de la part des autres formes de méditation (bouddhiste, juive, chrétienne, islamique, agnostique[3]) et aussi de la part de la relaxation médicale.
[1] Nous proposons donc d’étendre le champ de vision de la relaxation au delà d’une éthique purement individuelle vers une morale qui tienne compte de notre responsabilité vis à vis de l’espèce humaine et de la vie en général (Cf. à ce propos : J.P.Catonné, « Actualité de la philosophie morale » in ‘Raison Présente’, 127, 83-106, NER, Juillet 1998).
[2] effet « Maharishi »
[3] Par exemple les pratiques préconisées par G. Lanfranchi.