Introduction aux Méthodes de Relaxation

Dr Bernard Auriol

CHAPITRE III

Hypnose et Training Autogène

 

1.      L'HYPNOSE[1]

L'hypnose est une des très anciennes et très efficaces techniques permettant d'abolir les tensions liées aux défenses musculaires et végétatives de l'angoisse. Tour à tour prônée ou rejetée avec mépris par les médecins, qui la déclarent capable de tout guérir ou de ne rien faire, elle suscite un intérêt constant dans le public en raison de son allure de mystère, des relents magiques qui l'escortent, de son utilisation plus ou moins mystifiée dans le cadre du music-hall.

L'hypnose est liée à la suggestibilité naturelle[2] augmentée par l’apprentissage. Les diverses méthodes efficaces suscitent des circuits cérébraux « en boucle », grâce à une focalisation de la conscience. Ce processus est favorisé par le transfert que suscite le prestige ou la compétence de l’hypnotiseur.

L'hypnotiseur utilise différents procédés pour renforcer la suggestibilité spontanée du sujet : contexte qui renforce son prestige.

Il répète la suggestion pour créer un circuit neuronique réverbérant :

Ceci est rendu possible par le fait, maintenant clarifié par l'idéographie cérébrale, selon lequel toute perception (réelle ou imaginaire) s'accompagne d'une ébauche d'action, aussi infime soit-elle, liée à la signification de cette perception. Ceci est d'autant plus efficace que le flot de l'attention, qui structure la vie mentale, arrive à se dégager d'un projet précis. C'est dire que l'état d'éveil paradoxal[3]  est tout à fait apte à favoriser dans une très large mesure ce type de phénomène si l'on se place dans des conditions particulières. Il est devenu évident, avec la technique dite de soi-disant « vol yogique » proposée par Maharishi, que l'état d'éveil paradoxal est hautement propice à l'accroissement de la « faculté idéomotrice[4] », que ce soit pendant ou même après cet état (dans les heures qui suivent). Une même évidence se présente pour la relaxation médicale qui conduit à de très intéressantes possibilités de guérison de symptômes.


L'hypnotiseur utilise la suggestion pour accroître la suggestibilité, et cherche à conduire son sujet dans un état d'éveil paradoxal particulier qui conserve et cultive un rapport privilégié entre les deux protagonistes[5].

La suggestibilité est maximum vers l'âge de sept ans, plus grande chez la femme que chez l'homme, favorisée par les toxicomanies, d'autant plus efficace qu'il s'agit de phénomènes liés à l'émotion et aux images. On obtient facilement toutes sortes d'illusions et d'hallucinations. On sait aussi atténuer des brûlures, produire des phlyctènes, faire réapparaître un herpès latent, guérir des verrues, produire des saignements (stigmates), etc. On a cru aussi pouvoir améliorer certaines facultés : une expérimentation précise montre que c'est vrai seulement pour les sujets qui utilisaient mal leurs capacités : on peut alors leur permettre de moins s'inhiber.

L'hypnotisé peut se détendre ou se tendre musculairement, subir une suggestion tendant à détériorer ou à améliorer son état de santé. Il peut être rendu sourd, aveugle, paralysé. Il peut faire naître sur son corps une plaie[6] ou empêcher l'apparition d’une inflammation (négativation de la cuti-réaction tuberculinique). Il peut guérir d'idées moroses, de pessimisme noir, de phobies, d’obsessions, d’anxiété, de troubles sexuels, de troubles du sommeil, de douleurs rhumatismales, de stérilité psychogène[7], de migraines, de troubles fonctionnels gastriques, vésiculaires, cardio-vasculaires, respiratoires, dermatologiques, etc.[8]  L'hypnose est utile dans l'énurésie, les tics, le bégaiement. Cette énumération partielle suffît à montrer combien cette pratique pourrait être utile à bien des médecins, dans bien des circonstances. Cependant l'orientation « technique » de la médecine, la nécessité d'agir vite, le manque de formation, et le relent « occulte » de l'hypnose font qu'elle est assez peu pratiquée[9].

Les raisons qui amènent cette désaffection de la part des médecins (actuellement, il existe des formations médicales) me semblent être les suivantes

1.     allure magique, peu « scientifique », archaïque

2.     la relation médecin-malade (qui est toujours empreinte d'une certaine dépendance) montre cette dépendance à l'état de caricature

3.     la relation est « érotisée », que le médecin le souhaite ou non, que le client le recherche ou s'en défende

4.     si on associe le 2e et le 3e, l'hypnose apparaît comme une relation de type incestueux de Parent (Médecin) à Enfant (Malade).

5.     on avance quelques autres prétextes (peut-être fallacieux) comme le fait que les résultats ne seraient pas toujours définitifs (mais les médicaments ont-ils toujours des résultats définitifs ?) ou que tous les sujets ne seraient pas hypnotisables[10].

6.     reste que l'abolition d'un symptôme peut faire place à l'apparition d'un autre (c'est encore vrai pour bien d'autres formes de thérapie).

Pour conserver le bénéfice de l'hypnose sans nouer une relation « transférentielle » massive de dépendance, quelques personnes ont appris à s'auto-hypnotiser. Une partie de leur personnalité joue le rôle Parental (d'hypnotiseur), le reste de la personne jouant le rôle d'Enfant (hypnotisé). Ainsi ces personnes sont capables de s'autosuggestionner ou, au moins, d'obtenir un état plus reposant, plus confortable, comportant une certaine jouissance, renforçant la confiance et l'amour de soi-même. Cet apprentissage est parfois assez peu stable, comme l’explique Eric[11] « j’ai cessé de m’autohypnotiser pendant quelques mois ; quand j’ai voulu recommencer, je n’y suis plus arrivé ! ».

Un usage très systématique de la suggestibilité à l'état de veille et sans passer par l'état d'éveil paradoxal est réalisé par la Programmation Neuro Linguistique[12], Il ne s'agit pas à proprement parler d'une technique de relaxation ce qui nous évitera d'en parler longuement. Son efficacité sur bien des symptômes ne peut effacer l'inconvénient que représente à mes yeux son caractère accentué de manipulation du patient par le thérapeute, même si on en limite les inconvénients par l'éthique de ce dernier.

 

Historique : La Méthode Coué

Voici la formule proposée par Emile Coué

« Vous dites au sujet : "Asseyez-vous et fermez les yeux. Je ne veux pas essayer de vous endormir, c'est inutile. Je vous prie de fermer les yeux simplement pour que votre attention ne soit pas distraite par les objets qui frappent votre regard. Dites-vous bien maintenant que toutes les paroles que je vais prononcer vont se fixer dans votre cerveau, s'y imprimer, s'y graver, s'y incruster, qu'il faut qu'elles y restent toujours fixées, imprimées, incrustées, et que, sans que vous le vouliez, sans que vous le sachiez, d'une façon tout à fait inconsciente de votre part, votre organisme et vous-même devrez y obéir. Je vous dis d'abord que, tous les jours, trois fois par jour, le matin, à midi, le soir, à l'heure des repas, vous aurez faim, c'est-à-dire que vous éprouverez cette sensation agréable qui fait penser et dire : 'Oh ! que je mangerais donc avec plaisir !' Vous mangerez en effet avec plaisir et grand plaisir sans toutefois trop manger. Mais vous aurez soin de mastiquer longtemps vos aliments de façon à les transformer en une espèce de pâte molle que vous avalerez. Dans ces conditions, vous digérerez bien et vous ne ressentirez, ni dans l'estomac, ni dans l'intestin, aucune gêne, aucun malaise, aucune douleur, de quelque nature que ce soit. L'assimilation se fera bien, et votre organisme profitera de tous vos aliments pour en faire du sang, du muscle, de la force, de l'énergie, de la vie, en un mot.

Puisque vous aurez bien digéré, la fonction intestinale s'accomplira normalement et tous les matins, en vous levant, vous éprouverez le besoin d'évacuer et, sans avoir jamais besoin d'employer aucun médicament, de recourir à un artifice quel qu'il soit, vous obtiendrez un résultat normal et satisfaisant.


Journées organisées par Monique Saillard-Popy, avec la participation du Dr J.P.Cattoné, des Drs Parmentier et Auriol et de R. Centassi

De plus, toutes les nuits, à partir du moment où vous désirerez vous endormir jusqu'au moment où vous désirerez vous éveiller le lendemain matin, vous dormirez d'un sommeil profond, calme, tranquille, pendant lequel vous n'aurez pas de cauchemars, et au sortir duquel vous serez tout à fait bien portant, tout à fait dispos.

D'un autre côté, s'il vous arrive quelquefois d'être triste, d'être sombre, de vous faire de l'ennui, de broyer du noir, à partir de maintenant il n'en sera plus ainsi, et au lieu d'être triste, sombre, au lieu de vous faire du chagrin, de broyer du noir, vous serez gai, bien gai, gai sans raison, c'est possible, mais gai tout de même, comme il pouvait vous arriver d'être triste sans raison . Je dirai plus : même si vous avez des raisons vraies, des raisons réelles de vous faire de l'ennui et du chagrin, vous ne vous en ferez pas.

S'il vous arrive parfois d'avoir des mouvements d'impatience ou de colère, ces mouvements, vous ne les aurez plus ; vous serez, au contraire, toujours patient, toujours maître de vous-même, et les choses qui vous ennuyaient, vous agaçaient, vous irritaient, vous laisseront dorénavant absolument indifférent et calme, très calme.

Si quelquefois vous êtes assailli, poursuivi, hanté par des idées mauvaises et malsaines pour vous, par des craintes, des frayeurs, des phobies, des tentations, des rancunes, j'entends que tout cela s'éloigne peu à peu des yeux de votre imagination et semble se fondre, se perdre comme dans un nuage lointain où tout doit finir par disparaître complètement. Comme un songe s'évanouit au réveil, ainsi disparaîtront toutes ces vaines images.

J'ajoute que tous vos organes fonctionnent bien ; le cœur bat normalement et la circulation du sang s'effectue comme elle doit s'effectuer ; les poumons fonctionnent bien ; l'estomac, l'intestin, le foie, la vésicule biliaire, les reins, la vessie, remplissent normalement leurs fonctions. Si l'un d'entre eux fonctionne actuellement d'une façon anormale, cette anomalie disparaît un peu chaque jour, de telle sorte que, dans un temps peu éloigné, elle aura disparu complètement, et cet organe aura repris sa fonction normale.

De plus, s'il existe quelques lésions dans l'un d'eux, ses lésions se cicatrisent de jour en jour, et elles seront rapidement guéries.

J'ajoute encore ceci, et c'est une chose extrêmement importante : si, jusqu'à présent, vous avez éprouvé vis-à-vis de vous-même une certaine défiance, je vous dis que cette défiance disparaît peu à peu pour faire place, au contraire, à de la confiance en vous-même, fondée sur cette force d'une puissance incalculable qui est en chacun de nous. Et cette confiance est une chose absolument indispensable à tout être humain. Sans confiance en soi, on n'arrive jamais à rien, avec de la confiance en soi, on peut arriver à tout (dans le domaine des choses raisonnables, bien entendu). Vous prenez donc confiance en vous, et la confiance vous donne la certitude que vous êtes capable de faire non seulement bien, mais même très bien toutes les choses que vous désirez faire, à la condition qu'elles soient raisonnables, toutes les choses aussi qu'il est en votre devoir de faire.

Donc, lorsque vous désirerez faire quelque chose de raisonnable, lorsque vous aurez à faire une chose qu'il est de votre devoir de faire, pensez toujours que cette chose est facile. Que les mots : difficile, impossible, je ne peux pas ; c'est plus fort que moi, je ne peux pas m'empêcher de... disparaissent de votre vocabulaire, ils ne sont pas français. Ce qui est français, c'est : c'est facile et je peux. Si vous considérez la chose comme facile, elle le devient pour vous alors qu'elle semblerait difficile aux autres, et cette chose, vous la faites vite, vous la faites bien, vous la faites aussi sans fatigue, parce que vous l'aurez faite sans effort. Tandis que si vous l'aviez considérée comme difficile ou impossible, elle le serait devenue pour vous, tout simplement parce que vous l'auriez considérée comme telle. »

Coué propose d’ introduire ici les suggestions correspondant au cas à traiter.

« En somme, j'entends qu'à tous points de vue, tant au point de vue physique qu'au point de vue moral, vous jouissiez d'une excellente santé, d'une santé meilleure que celle dont vous avez pu jouir jusqu'à présent. Maintenant, je vais compter jusqu'à 'trois' et quand je dirai 'trois', vous ouvrirez les yeux et sortirez de l'état où vous êtes, et vous en sortirez bien tranquillement ; en en sortant, vous ne serez pas engourdi, pas fatigué le moins du monde, tout au contraire, vous vous sentirez fort, vigoureux, alerte, dispos, plein de vie ; de plus, vous serez gai, bien gai et bien portant sous tous rapports. Un, deux, trois[13]. »

Le disque d'A. Coué, Equilibre et Santé, Astra, CC 001 n’est pas la meilleure des publicités pour sa méthode. Quelques praticiens tentent de perpétuer cette méthode ( Cf. MF Saillard Popy). On peut trouver sur le net des exemples de phrases , proposées par Mr Marjollet. Il utilise la méthode Coué sous le nom de e-force et suggère que les auto-suggestions ne marchent qu'après leur énérgétisation qu'on obtiendrait en se les faisant adresser par e-mail ! Il constitue ainsi une liste d'adresses utilisables commercialement...

 

 

2.      Le cycle inférieur du training autogène

Johannes Heinrich Schultz (neuro-psychiatre allemand, 1884-1970) a mis au point vers 1930 de la technique du « Training autogène » pour apprendre à celui qui le désirerait de bénéficier des avantages de l'auto-hypnose[14].

Après avoir longuement expérimenté et interrogé les personnes capables d'auto-hypnose, il a établi les étapes utiles de l'apprentissage autogène :

préparation

q       choisir un lieu aussi calme que possible, ni trop chaud ni trop froid, si possible dans la pénombre.

q       couper sonnette et téléphone.

q       se libérer de vêtements trop serrés (ceinture, souliers, chaussettes, gaine, soutien-gorge, boucles d'oreilles, col, chignon, etc.)

q       éliminer, s'il y a lieu, urine ou fèces.

q       il est préférable de n'avoir pas absorbé, immédiatement avant, un repas trop lourd.

q       se coucher (ou simplement s’asseoir). La position assise qui peut se prendre en tout lieu est celle dite « du cocher de fiacre ». On n'utilise pas le dossier. Les jambes sont légèrement écartées, les avant-bras reposent sur les cuisses, les mains tombent à l'intérieur de l'angle des cuisses, le dos est relativement vertical, comme tassé sur lui-même, la tête se laisse pendre vers l'avant. Si on veut utiliser la position couchée, on se met sur le dos, coudes légèrement écartés, mains aussi, pieds tombant en dehors et ne se touchant pas.

Première étape

Au début du premier exercice, on propose la formule « je suis tout à fait calme ».

Certaines personnes rencontrent là leur premier étonnement et leur première difficulté, voire leur première révolte. « Quand je dis cela je ne me sens pas du tout calme et ça ne me calme pas ».

J'explique que cette formule ne se veut pas efficace comme une potion magique mais doit être prise comme le poteau indicateur placé sur une route :

 "La direction ‘Toulouse’ indiquée sur le poteau ne veut pas dire qu'on est arrivé mais montre la direction à prendre. De même le stoppeur qui affiche ‘Nice’ ne prétend pas qu'il est à destination, il utilise ce panneau pour s'y rendre".

Ceci fait immédiatement saisir qu'il est totalement inutile de répéter trente-six fois cette formule, soit dans le but de s'en convaincre (ce qui serait illusion) soit pour la rendre efficace (ce qui demanderait beaucoup de temps et pourrait aboutir à l'effet inverse). Cette inutilité[15] de la répétition reste vraie en ce qui concerne l'ensemble des formules dans le Training.

La première semaine, on fera le 1er exercice trois fois par jour. La deuxième semaine, le 1er et le 2e exercice trois fois par jour, etc.

Premier exercice

La formule utilisée est « mon bras droit (ou gauche) est tout à fait lourd » qu'on doit prononcer intérieurement une seule fois (se contenter de se rendre présent au bras sans s'efforcer d'éviter les distractions : elles sont normales et leur survenue n'indique pas un échec). Le patient peut s'aider d'une image visuelle comme celle d'un bras en plomb, ou sonore comme celle d'un gong ou d'un basson[16].

Ce premier exercice ne sera que d'une minute ou deux mais devra être fait régulièrement, sans aucune défaillance, trois fois par jour. A la fin de la séance, et cela restera vrai tout le long de l'apprentissage (et par la suite), une « reprise » est prescrite. Elle doit être fidèlement exécutée afin de revenir de l'état un peu vaporeux de la relaxation à une vigilance bien branchée sur le réel. On ne l'omet que si l'exercice est effectué au lit, comme entrée en matière du sommeil de la sieste ou de la nuit.

Cette reprise consiste à

Il arrive qu'on propose une reprise plus progressive[17]. Il s'agit alors d'exécuter au niveau d'une seule phalange d'un seul doigt, d'une seule main, le plus petit mouvement qu'on est capable de concevoir. Il est généralement éprouvé comme une sorte de déclic à mi-chemin du volontaire et de l'involontaire. Si le sujet a le temps, il peut s'adonner à ce mouvement inchoatif à tous les niveaux du corps. Il assurera ainsi progressivement la mise en marche de tous les segments osseux avec une ampleur croissante, faisant intervenir des « quanta » successifs de mobilisation[18].

On demande au sujet de noter à l'issue de chacune des séances effectuées à la maison l’heure, la durée de la séance, les sensations ressenties et tout ce qui lui paraîtrait intéressant.

Cet exercice pratiqué régulièrement amène, dans les meilleurs cas, une sensation de pesanteur dans le bras droit dès la première séance et la perception de cette pesanteur à d'autres niveaux dans les jours suivants. C'est déjà le signe d'une bonne décontraction que le thérapeute peut contrôler en mobilisant légèrement le bras[19]. Dans certains cas les résultats tardent à venir. Il n'y a pas lieu de s'en inquiéter puisque la relaxation survient toujours pourvu qu'on effectue les exercices avec régularité et persévérance. Suivant les cas, le moniteur de relaxation persistera dans le premier exercice, en attendant que le sujet obtienne une certaine détente musculaire, ou il passera à des formules de généralisation et aux exercices de chaleur. Quand le sujet peut vivre sa décontraction sans aucun trouble, on lui permet de prolonger l'exercice le temps qu'il le désire pour autant qu'aucune perturbation ne survient.

Je pense utile cependant de mettre en garde contre l’abus en indiquant une fourchette de durée : au moins cinq minutes, au plus quarante-cinq minutes.

Deuxième exercice

La formule proposée sera « mon bras droit (ou gauche) est tout à fait chaud ». La personne pourra simultanément s'aider d'une représentation de bras chauffé (par le feu en hiver, par le soleil sur la plage, etc.). Ici aussi, il est impossible de forcer les choses. Il suffit d'attendre patiemment que la sensation se produise. Elle peut débuter par un tout petit coin du bras, par le bras tout entier, par une autre partie du corps. Parfois le sujet a déjà ressenti la chaleur pendant les exercices de pesanteur.

On peut mesurer une augmentation de la température de la peau de un degré ou un degré et demi. Elle est due à l'augmentation de la circulation sanguine à ce niveau.

 

Dans "L'Arlésienne " (ACTE II TABLEAU II SCENE II ), Alphonse Daudet nous montre combien la température des mains est liée à l'angoisse ou à la dépression .

Rose : tu vois bien qu' il n' était pas avec son oncle... qui sait où il est allé ?
Vivette : voyons, marraine, ne vous tourmentez pas... il ne peut pas être bien loin... voilà un paquet de roseaux tout frais coupés de ce matin. Il aura entendu dire aux femmes qu' on manquait de claies pour les vers à soie, et il sera venu serper des roseaux à la première heure.
Rose : mais pourquoi n' est-il pas rentré déjeuner ? ... il n' avait pas emporté son sac.
Vivette : c' est qu' il aura poussé jusqu' à la ferme de Giraud.
Rose : tu crois ?
Vivette : sûrement. Voilà longtemps que les Giraud l' invitent.
Rose : c' est vrai. Je n' y avais pas pensé... oui, oui, tu as raison. Il doit être allé déjeuner chez les Giraud. Je suis contente que tu aies trouvé cela... attends que je m' asseye un peu... je n' en peux plus. (elle s' assied sur les roseaux.)
Vivette, s' agenouillant et lui prenant les mains : méchante marraine de se faire tant de tourment... voyez, vos mains sont toutes froides.

Comme le dit l'adage ("mains froides, coeur chaud"), il est quelquefois vrai que certains sentiments soient liés à un état de stress.

 

 

La température des membres est sous la dépendance d'au moins deux facteurs :

  1. la température centrale (qui porte les membres à une température plus élevée en cas d'infection par exemple (la fièvre)
  2. la circulation périphérique, laquelle dépend de la plus ou moins grande contraction (constriction) des vaisseaux sanguins superficiels. Lorsque l'individu est inquiet, en proie au stress, menacé, le sang est "mis à l'abri" et les zones vitales sont privilégiées. Lorsqu'il est tranquille, paisible, qu'il se "détend", non seulement le tonus des muscles volontaires diminue, mais aussi celui des muscles involontaires, notamment ceux qui constituent une part des parois vasculaires (artérioles superficielles ou digestives).
Les grandes artères sont des artères élastiques car la média contient quasi uniquement des fibres élastiques. Les artères de plus petits calibres sont dites musculaires car la média contient plus de cellules musculaires lisses que de fibres élastiques. Les artérioles sont particulières car il n’y a plus d’adventice. On ne trouve plus que des cellules musculaires lisses et l’intima, cette dernière étant exclusivement formée de l’endothélium.

Entre les artérioles et les veinules, il existe un réseau de capillaires uniquement formés d’un endothélium .

La circulation, en tel lieu précis du corps dépend de l’ouverture et de la fermeture de sphincters. La force de constriction des veines est plus faible que celle des artères.


Les vaisseaux sanguins sont doués d’une certaines contractilité.

Les petites artères sont pourvues d’une enveloppe « musculaire ». Le contrôle de ces muscles lisses vasculaires dépend du système nerveux orthosympathique qui entraîne une diminution de diamètre du vaisseau (vasoconstriction). Cette vasoconstriction sert par exemple à la thermorégulation : elle permet de retenir ou dissiper de la chaleur. L’irrigation d’un tissu s’adapte ainsi aux besoins de ce tissu (via des mécanismes mécaniques, immunologiques et métaboliques).
Mais le Système nerveux peut agir de manière « centrale » pour diminuer le diamètre des vaisseaux sanguins dans tout l’organisme ou dans certaines de ses parties. On nomme tonus vasomoteur le degré de contraction permanente des vaisseaux sanguins. Cette régulation du tonus vasculaire se fera par de médiateurs chimiques (acétylcholine, catécholamines) :

- L’acétylcholine (sécrétion parasympathique) entraîne une vasodilatation, c’est dire qu’elle augmente le diamètre des vaisseaux sanguins.
- La noradrénaline (sécrétion orthosympathique) donne une vasoconstriction sur les récepteurs alpha-1 ou alpha-2 et sur les récepteurs béta (c’est pourquoi, le propranolol – ou tout autre béta-bloquant - permet de traiter l’urticaire adrénergique de stress.

L’exercice de « membre chaud » du training autogène tend à diminuer le tonus vasomoteur de base ; c’est à dire à rapprocher le sujet d’un état dépourvu de stress. C’est, pour ainsi dire, le contraire d’un syndrome de Raynaud, dans lequel les vaisseaux se contractent et privent le membre du sang dont il a besoin.

 

Troisième exercice

(qu'on peut intervertir avec le cinquième, surtout dans les cas où l'angoisse est localisée avec prédilection au niveau cardiaque).

On se représente le coeur et on ressent ses battements, ou le battement du sang à n'importe quel endroit du corps. On dit intérieurement « mon coeur bas calmement » (Geissman et Durand de Bousingen). On se contente de percevoir ses battements sans tenter d'en ralentir le rythme (qui de fait se ralentit peu à peu comme le montrent les études électro-cardiographiques).

Heartbeat cycle can influence stimulus-evoked neural responses and stimulus perception. Moreover, individual heartbeats themselves evoke cortical responses (the heartbeat-evoked potential) detectable with precise electrophysiological techniques. A finding now suggests that the brain’s response to heartbeats is influential in guiding reported visual experience, such that the ability to accurately report the presence or absence of a visual target is influenced by the brain’s heartbeat-evoked activity.
For several hundred years, you might have struggled to find a scientist willing to back Aristotle’s claim that the heart, rather than the brain, is the “seat and source of sensations”. But heartbeat evoked neural activity is detectable across large areas of human neocortex. Why so much of the brain needs to know what is going on in the heart is puzzling, particularly given that most of the regulation of the heartbeat is involuntary and controlled by local and brainstem reflexes. Aristotle’s stance toward the true location of perception was presumably influenced by introspection regarding experience during extreme emotion.
In modern science, the important influences of bodily events was more coherently connected to psychological experience by William James and other psychologists in the late nineteenth century through to more modern approaches to psychophysiology.

Excerpted from https://mail.google.com/mail/u/0/?ui=2&ik=962058c8dc&view=att&th=14500469c19a7602&attid=0.1&disp=safe&zw

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Quatrième exercice

Il s'agit là aussi de se sentir respirer sans agir sur le rythme ou la profondeur de la respiration. On prononce intérieurement « ma respiration est tout à fait calme », ou encore « ça respire

(Schultz - Geissman et Durand de Bousingen).

Cinquième exercice

On se représente une chaleur au niveau du plexus solaire et on se dit « mon plexus solaire "rayonne[20]" une douce chaleur ».

Sixième exercice

Mon front est agréablement frais ». On se représente la fraîcheur que ressent le front quand une petite brise souffle par temps chaud.

Cet apprentissage du cycle inférieur du Training Autogène demande de un à six mois d'exercice en moyenne. Le sujet peut s'adonner à la relaxation plus ou moins longtemps à chaque séance (de 5 à 20 minutes). Il ressent chaque fois un grand calme, la détente physiologique et une distanciation à l'égard des perturbations internes et externes[21].

Y. Ikémi (Colloque de Tsukuba) a utilisé un sensographe statique à trois points (San-EI) pour mesurer les mouvements inconscients du corps. Il a démontré qu'ils diminuent énormément après une pratique régulière du Training pendant trois mois, comparativement à des élèves n'ayant pas appris la technique.

Les effets sur l’E.E.G. ont été encore incomplètement étudiés. Suivant les cas, on observe soit un tracé de pré-sommeil (stade d'endormissement), soit une régularisation et une légère accélération avec augmentation de la fréquence principale du rythme alpha[22]. Ikémi a démontré le ralentissement du rythme, l'ensemble {delta + } étant significativement augmenté par rapport à l'ensemble {alpha + bêta}. Le même auteur a montré que le potentiel évoqué dans le cortex par des éclats lumineux était extrêmement réduit lors du training autogène. De même, on observe une modification de la réponse électrique du cerveau à des stimulations variées. Ces modifications différencient nettement l'état autogène du sommeil, de l'hypnose et de l'état neuroleptisé (distractibilité).

Le réflexe psychogalvanique (ou réaction électrodermale) mesure la capacité de la peau à conduire le courant électrique. On sait que l'émotion augmente cette capacité (la perception d'un bruit, par exemple). Pendant l'état autogène, on observe une diminution, importante de ce réflexe qui montre que le sujet concentré sur son corps devient moins sensible à ce qui se passe dans le monde extérieur[23].

Indications

Le simple usage de cette technique de base deux à trois fois par jour suffit, très souvent, dans les cas de spasmophilie, de phénomènes anxieux ou dépressifs, de troubles « fonctionnels » ou même « psychosomatiques ». Luthe[24] propose aussi d'utiliser des formules organo-spécifiques (F.O.S.) pendant l'état de « déconnexion organismique » procuré par les exercices précédents. Par ces formules le patient s'entraîne à percevoir comme pesant, chaud, frais ou fonctionnant normalement tel ou tel organe, telle ou telle fonction de l'organisme. Luthe fait état également de l'efficacité pratique de formules intentionnelles (F.I.) du type « le tabac m'est indifférent » ou « je sais que j'évite de manger entre les repas ». Chez l'introspectif permanent « je m’intéresse aux autres » ; etc.

G. Soubiran-Bonvalot retient[25] l'intérêt du training dans le surmenage professionnel des hyperactifs. Le TA. est également utilisé en cas de surmenage réactionnel à un traumatisme. Les résultats semblent moins évidents chez les hypocondriaques, « les caractériels », les « psychotiques ». Avec cependant quelques succès pour les deux dernières étiquettes. Les personnes de structure paranoïaque et les personnes souffrant de paranoïa caractérisée semblent bien profiter de cette technique[26].

Demangeat[27] en a montré la valeur dans les névroses d'angoisse et les névroses cardio-respiratoires (étouffement, tachycardie, etc.). Si le patient utilise le training autogène dans des séances prolongées, surviennent ce que Luthe appelle des « abréactions autogènes[28] », désignant par là toutes sortes d'expériences psychiques et neurophysiologiques permettant la décharge d'énergies localisées à telle ou telle zone cérébrale en connexion avec telle ou telle zone du corps et telle ou telle expérience traumatique. Vittoz avait déjà souligné des phénomènes analogues par simple concentration sur une région (émissivité[29]).

Nous avons indiqué un rapprochement possible avec le phénomène d'imposition des mains chez les guérisseurs, les sectes charismatiques et en parapsychologie[30]. On retrouve des choses similaires en Yoga et en bioénergie[31] (comme par exemple lorsqu'on se concentre, aidé par le thérapeute, sur une cicatrice). Janov a signalé lui aussi des phénomènes cathartiques qui peuvent en être rapprochés[32].

On observe certaines modifications du schéma corporel évoquant ce qu'éprouve le Yogi[33] avancé au cours de l'accès aux « siddhis » (les « pouvoirs » du Yoga)  impression de légèreté, de lévitation, de sortir de son propre corps, etc. Dans toutes les formes de méditation, d'oraison, de contemplation (etc.), peuvent survenir des phénomènes visuels, auditifs ou des modifications du vécu corporel analogues à quelques-unes des abréactions décrites par Luthe.

Au niveau pratique, l'utilisation du Training Autogène de premier degré nécessite du côté du thérapeute qu'il en ait vécu lui-même l'expérience et qu'il ait eu l'occasion de discuter de ses premières cures (en tant que moniteur) avec un praticien expérimenté ou dans le cadre d'un groupe de type Balint. Il peut s'agir d'un médecin généraliste, d'un psychologue, rééducateur de psychomotricité, kinésithérapeute, sage-femme, infirmière, ou de tout autre personne possédant quelque culture psychologique et la formation didactique idoine. On trouvera d'autres informations très utiles sur le site "Passeport Santé".


Une expérience de Relaxation  en H.P.

Cette expérience a été menée par Mme Stringaro, infirmière spécialisée

1-    Dans un Hôpital de jour pour personnes âgées présentant des difficultés ou troubles psychotiques de plus de 60 ans.

2-    Dans un Hôpital de jour d’un secteur géographique, recevant essentiellement des  psychotiques (plus quelques troubles névrotiques).

3-    au Centre Hospitalier Spécialisé, surtout des pathologies névrotiques.

- Dans chaque lieu une fois par semaine en groupe mais aussi quelques prises en charge individuelles individuelles, toujours sur prescription du médecin.

- Méthodes employées, Training Autogène, Relaxation dynamique 1er et 2eme degré, méthode anti stress.

- Les psychotiques sont demandeurs des séances, expriment surtout de la détente qui persiste toute la journée, les douleurs qui disparaissent, de la récupération  après une mauvaise nuit, de la baisse d’agressivité.

- Certains trouvent les séances simples, mais n’arrivent pas à refaire les séances chez eux, expriment le besoin d’un support vocal.

Les patients, ayant surtout des troubles névrotiques expriment du bien être,une meilleure concentration, font les séances chez eux, beaucoup pour s’endormir, d’autres le matin à leur réveil, et certains régulièrement.

- Les patients délirants, sauf les schizophrènes, sont dispensés des séances, avec l’accord de l’équipe pluridisciplinaire, pour éviter une re-émergence de leur délire.

Propos recueillis  quant au ressenti pendant les séances de relaxation :

Francis L : Je n’y crois pas, ça ne m’apporte rien. J’attends, je ne ressens rien, je viens par respect, je n’essaye pas de refaire la relaxation à l’appartement communautaire.

Géraldine B : Ça me détend pendant la séance. La détente dure jusqu’au soir, ça ne change rien le reste du temps. Si on en faisait tous les jours ça me plairait.

Sylvie B : Moi ! ça me relaxe, c’est bien parce que c’est pas trop long ( 10-15 mn ), plus détendu à la fin de la matinée. Contente car ce n’est pas difficile. Ça ne fait pas longtemps que j’en fais. (Ne le refait pas chez elle).

Sylvie L :J’aimerais que ça dure longtemps car je suis angoissée, j’aimerais que ça me calme. Ça me fait du bien, je suis contente de la faire, ça me permet de ne pas m’énerver. (fait la relaxation à la maison sur un tapis).

Jacques B : Je ne le fais pas. Je pense à autre chose. Des fois j’écoute. Je le faisais avant, ça ne m’apporte rien, c’est comme si j’étais au lit.

Philippe G : Ça dure 5 minutes, ça marche, puis j’ai un silence dans mon organisme, ça me met en paralysie, j’ai le bras qui se baisse direct, ça me fait peur. Je ne pense à rien, je n’aime pas ça, ça me fout la trouille. Un jour j’ai peur que l’animatrice profite de nous, ne nous fasse pas revenir. J’ai peur. 

Azziz A : Moi, ça me relaxe, j’aime bien que ce soit en groupe. Plus difficile à la maison, seul. Ça m’apporte du plaisir au moment ou je la fais. J’essaye de me concentrer, de suivre ce qu’elle dit, mais parfois j’ai des images, je me vois ailleurs ( soleil, bonnes images ).

Jacques M : Ça me relaxe, ça me fait du bien. (Ne la refait pas à la maison, je ne saurai pas le refaire seul).

René D : Ça me relaxe, ça me détend, ça m’enlève les contractions du poignet. Je le refais de temps en temps le matin au réveil.

 

Thérapies et Confiance Critique

 

La multiplication des thérapies et des thérapeutes, quelles que soient les lois de leur encadrement, oblige leur client à les évaluer, les approuver ou les rejeter, puis les choisir.

Cette démarche étant réalisée, reste à construire une alliance entre le thérapeute choisi et ce client. Si elle s'avère pratiquement viable, le client pourra poursuivre le travail jusqu'à son terme sous condition de la confiance continuée à ce thérapeute. Ce qui ne va pas sans piège puisque les thérapeutes sont aptes à devenir des maîtres plus ou moins vénérés, investis de qualités gourales ! Pas seulement ces chefs de communautés sectaires dont les médias nous rapportent les crimes ou malversations. Pas seulement le Révérend Moon, Jim Jones ou le Temple Solaire. Mais aussi les créateurs de méthode, les leaders charismatiques de groupes spiritualistes et thérapeutiques ou quelques analystes auréolés de slime transférentiel.

C'est dire que le thérapeute doit se garder de son effet et le client de sa nécessaire confiance; qui doit rester critique. Sans s'engluer dans l'opposition systématique, la victoire d'y perdre, le triomphe du symptome sur son thérapeute ou la paranoïa de base.

 

 

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Psychosonique Yogathérapie Psychanalyse & Psychothérapie Dynamique des groupes Eléments Personnels

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dernière mise à jour le

27 Mars 2014

 

[1] On trouvera une étude très détaillée des connaissances actuelles sur l'hypnose dans l'excellent ouvrage d'A. WEITZENHOFFER,  «Hypnose et suggestion », Payot, 1986.
[2] « faculté idéomotrice » de Eysenck.
[3] Dans la première édition de cet ouvrage (1979) nous le nommions « état autogène », « quatrième état de conscience », « conscience transcendantale » et c’est seulement en 1987 que nous l’avons individualisé sous le vocable « d’éveil paradoxal ». Ce terme semble tout à fait adéquat et définitif. Il a, depuis, été repris par différents auteurs qui s’abstiennent généralement d’en citer la source…
[4] On doit ce terme à Eysenck qui en fait une des deux dimensions de la suggestibilité avec le « névroticisme ». Cette faculté est peut-être impliquée dans certains troubles comme la maladie des tics, les tendances « hyperkinétiques », etc. Elle est valorisée dans la pratique radiesthésique en favorisant les mouvements du pendule…
[5] Le « sommeil » hypnotique combine une augmentation de la suggestibilité liée au transfert et au prestige de l'hypnotiseur dans son contexte (hypnose simple avec EEG rapide), à un deuxième type d'accroissement de la suggestibilité qui tient aux caractéristiques neurophysiologiques particulières de l'éveil para­doxal (EEG avec ralentissement comme dans le véritable som­meil). Cf. BAROLIN, d'après KRESS et RITTER, in  Hypnose en thérapeutique psychiatri­que ", E.M.C., 37820 B 50, sept. 1969, t. 5  et aussi L. ISRAEL et coll. « Variations EEG au cours de la relaxation autogène et de l'hypnose », in La relaxation, éd. Expansion. 5e éd., 1964.
[6] Des stigmates par exemple. Cette remarque nous amène à l'hypothèse que les stigmates  des mystiques catholiques à la suite de François Bernardone (d'Assise) sont l'effet combiné d'un état de haute réceptivité neurovégétative comme en hypnose avec imagerie mentale très prononcée relative à la passion du Christ. S'y ajoute un désir d'identification à ce dernier. Le Yoga enseigne que les désirs spirituels se réalisent lorsqu'ils sont actualisés en état transcen­dantal (samadhi).
[7] On trouvera un panorama assez complet des problèmes que pose l'hypnose, notamment du point de vue freudien in CHERTOK. L'Hypnose, P B P., n° 76, Payot, 1965. Voir aussi les travaux des sophrologues première-manière (hypno­sophrologie) et aussi H.-A. ABRAHAM,  « The use of hypnosis in sterility », Div. Obstet. Gynecol., 1971, 19, n0 2. pp. 65 sq.  et encore R.-V. AUGUST, Hypnosis, an additional tool in study of infertility », in Fertil. and Steril.,1959, 4, 151, cités par J. REBOUL,in La femme, le médecin et la stérilité, Privat-Lesot. 1976, p. 21.
[8] Cf. I. BOULE. L'hypnose et la suggestion dans la clinique des maladies internes, Doin. 1965.
[9] Paradoxalement, c'est dans un pays de rationalisme dogmatique officiel comme l'U.R.S.S. qu'elle fut le plus largement utilisée ; peut-être en raison du fait que les chercheurs soviétiques en psychologie avaient peu accepté les idées nouvelles, après 1917.
[10]
En fait, l'hypnotisabilité, comme l'a montré Eysenck, dépend de plusieurs facteurs :
-              le névroticisme la renforce
-              le psychoticisme la diminue
- il existe une faculté idéo-motrice, variable suivant les individus, indépendante des deux premiers facteurs, qui rend solidaire de façon plus ou moins intense la représentation et son exécution.
Ces trois premiers facteurs rendent compte de l'impact verbal et de l'autorité du père. Les deux facteurs suivants jouent dans le même sens quoique de manière moins directement évidente. Il s'agit :
-              du désir inconscient d'être hypnotisé, fasciné, démis de la paternité de ses propres actes au profit du mage-père ;
-              certaines conditions psychophysiologiques (son grave émis par un gong au début du siècle, sons graves rotatifs, fréquences pures), pulsées et inférieures à 200 Hertz dans une technique récente d'analgésie dentaire et obstétricale) jouent le rôle de dépresseur des structures supérieures de l'organisme (Chakras Ajna, Viçuda, Manipoura) qui est dès lors ouvert à toute action timonière venant de l'extérieur ou de la partie consciente maintenue chez le sujet. L'utilisation de stimulations électriques de basse (Frétigny, Virel  « alphaxa­tor ») ou de très haute fréquence (Beranger) pourrait avoir un rôle semblable. quoique moins bien démontré et physiologiquement mal établi.
[11] Lettre où il demande conseil pour retrouver « les moments les plus incroyables et inimaginables de ma vie » !
[12] Cf. C. Cudicio,  « Comprendre la PNL », Editions d'Organisation, 1986.
[13] Emile COUÉ, la Maîtrise par l’autosuggestion consciente, Oliven, 1970, p. 32 sq. Voir aussi : «http://www.cedex2000.com/club-positif »
[14] Cf. B. AURIOL, « Yogaterapia y entrenamiento autogeno »  comm. au 1er Congrès Mondial de Sophrologie, Barcelone, 1970, publié in Sofrologia Médica, op. cit., pp. 275-280.
[15] Cependant beaucoup d'auteurs à la suite de Schultz admettent qu'on réitère la formule cinq ou six fois.
[16] Voir note précédente n° 10 in fine et tout le chapitre de cet ouvrage consacré aux sons.
[17] GROSA, « Consideraciones sobre la "fase de recuperacion" », in Sofrologia Médica, op. cit., t. 1, pp. 267-273.
[18] Selon toute vraisemblance - et comme souvent en neuro-physiologie - le passage d'un degré de mobilisation à l'autre se fait selon une croissance géométrique plutôt qu'arithmétique.
[19] Je n’utilise pas généralement cette procédure de contrôle qui constitue plutôt une diversion…
[20] Je propose cette formulation qui renforce l'image " solaire " plutôt que la formule de Schultz " mon plexus solaire est tout à fait chaud ".
[21] On retrouve quelque chose d'analogue dans de très nombreuses techniques de relaxation occidentales ou orientales. Entre autres, Maharishi Mahesh Yogi propose aux sujets trop stressés malgré la Méditation Transcendantale de pratiquer le  « body feeling » : simple centration passive sur les sensations corporelles, analogue à l'inventaire de G. ALEXANDER (cf. chapitre 7 sur l'eutonie) et à certains exercices de M. FELDENKRAIS. in La Conscience du Corps, Laffont, 1971, par ex. pp. 260 et sq.
[22] D'après P. GEISSMAN. R. DURAND de BOUSINGEN. in Les Méthodes de relaxa­tion, op. cit. pp. 190-195.
[23]
A. et C. Jus. « Etudes polygraphiques de la relaxation », ler Congrès de médecine psychosomatique. C.R. 2 ;  2, pp. 179-181.
[24] W. LUTHE et coll.  « Autogenes Training. correlations psycho-somaticae », art. cit., 1965.
[25] G. Soubiran-Bonvalot et A. BOMPARO.  Surmenage professionnel et relaxation ~ in C. M. .26, XI. 1966.88, pp. 7355-7359.
[26]
Cf. R. CAHEN,  La sofrologia en nuestra experiencia psicoterapica '. in Sof Med., t. III, op. cit, pp. 107-136 (Barcelone).
[27] DEMANGEAT et coll.  Réflexion sur le traitement des névroses d'angoisse par l'entraînement autogène de Schultz », in C. M. , 29, v, 1965, 87, 22, pp. 3761-3766.
[28] W. LUTHE. Comm. au IV, Congres Mondial de Psychiatrie de Madrid, 1966, C.R in Exceptra Medica international Congress Series, n° 117, pp. 40-49.
[29] Vittoz, Traitement des psychonévroses par la rééducation du contrôle cérébral, Baillière, 10, éd., 1972.
[30] B.Auriol, Yoga et Psychothérapie, Privat, 1977. pp. 166 sq. et Prolégomènes à une Yogathérapie de Groupe, Sitec, 1970, pp. 151 et sq.
[31] Lowen, Le Plaisir, Tchou, 1976 La dépression nerveuse et le corps, Tchou ; La bioénergie, Tchou, 1976 Le langage du corps, Tchou, 1977 etc,
[32] Janov, Le Cri PrimaI. Flammarion, 1975, passim.
[33]
Les modifications du schéma corporel sont subjectives, non observables par un appareil photographique. Dans l'expérience des siddhis, la lévitation serait objective. Il est notable qu'il s'agit d'élévations cathartiques chez les siddhas fous rires, cris, etc. Jusqu’à ce jour, aucune action non conventionnelle sur la gravité n’a été mise en évidence : il s’agit de sauts à mécanisme musculaire.