Recherches sur les latéralités

Asymétries comportementales perceptives

Louis Bassou

Chapitre V

"Aucune induction en psychologie comme en physique
ne peut se prévaloir d' une expérience cruciale.
Puisque l' explication n' est pas découverte mais inventée,
elle n' est jamais donnée avec le fait,
elle est toujours une interprétation probable
"

Merleau- Ponty M., Phénoménologie de la perception, 1945, 5 p. 13

Les chapitres III et IV définissaient les moyens destinés à mettre en évidence des asymétries motrice, visuelle et auditive.

Les sujets seront groupés en fonction de leurs asymétries ainsi définies.

Le but principal de l' expérimentation sera d' analyser le comportement cognitif de ces groupes de sujets lors d'une tâche d'identification, complètement et/ou transformation de formes spatiales présentées au tachistoscope.

Ce chapitre décrit la population concernée, les matériels et procédures utilisés.

 

Plan du Chapitre : Expérimentation

1. Population

2. Matériels utilisés

A. Test visuel
B. Test de mémorisation

3. Procédure

4. Hypothèse

.

1. Population

Les deux groupes, d'âges retenus se différencient par un âge médian de 10 ans 2 mois pour le le r et de 11 ans 8 mois pour le deuxième.

L'écart entre les 2 groupes est au minimum de 1 an 2 mois, au maximum de 2 ans. Dans le groupe (10.2 ans) 25 filles et 31 garçons appartiennent à neuf classes de Cours Moyen 1 ère Année dépendant de 3 écoles primaires de la même ville.

Dans le 2° groupe (11.8 ans) 37 filles et 32 garçons appartiennent à dix classes de 6° d'un C.E.S. qui recrute ses effectifs dans les trois groupes scolaires ci- dessus. L'origine scolaire de l'ensemble des sujets pourrait paraître hétérogène. Elle s'explique par le choix de l'âge comme variable indépendante : 10 ans et 11- 6 ans, plus ou moins deux mois, au moment de la passation du test.

Nous signalons tout de même que

- le recrutement s'étant fait d'une part dans les CM1, d'autre part dans les classes de 6°, les sujets se retrouvent dans leur classe d'âge, donc sans avance ni retard ;

- l'origine socio- professionnelle des parents est assez homogène : ce sont, pour la plupart, des employés travaillant à Toulouse et des militaires d'une base aérienne proche.

Parmi les 56 sujets de 10- 2 ans, 4 ont des parents d'origine maghrébine et 2 d'origine portugaise qui maîtrisent mal la langue française et parmi les 69 sujets de 11-8 ans trois seulement ont des parents d'origine maghrébine présentant les mêmes difficultés.

L'étude étant transversale et portant sur tous les sujets de 10 ans et 11- 6 ans présents dans les classes au moment de la passation du test [il y a eu refus de la part de 5 parents (10 ans) et 2 parents (11- 6 ans)] , nous n'avons pas pu équilibrer les groupes d'âges en fonction du sexe. Mais le calcul du Chi 2 (Chi²=1,16 à 1 dl) montre que les différences observées entre nombre de de garçons et nombre de filles ne sont pas significatives.


publicité non évaluée par le Dr Bernard Auriol

 

2. Matériels utilisés

A. Test visuel

Présenta.tion à 25 millisecondes, des stimuli au tachistoscope à un canal (champ central), modèle Bettendorff (Bruxelles).

. Enregistrement des temps de latences au 100 de seconde par chronoscope à deux horloges, modèle B.C- 1 (Université Toulouse le Mirail ) .

Le chronoscope B•C 1 comporte deux horloges dont la première est mise en marche à la présentation du stimulus. Elle est arrêtée par contact d'un "stylo- contact" sur le papier, ce qui provoque la mise en marche de la 2ème horloge arrêtée, elle, par l'expérimentateur (interrupteur poussoir).

Nous disposons ainsi de deux valeurs

- un temps de latence correspondant au temps écoulé entre la présentation du stimulus et le début du dessin ;
- un temps de dessin correspondant au temps écoulé entre le contact du "stylo- contact" sur le papier et la fin du dessin, n'est pas compris dans ce temps celui des retouches éventuelles.

Arrêt du chronoscope par "stylo- contact" : le sujet écrivant sa réponse (système stylo- bille à encre grasse) provoque l'arrêt de la première horloge par légère pression de la bille sur le papier.

. Réponse dessinée par le sujet sur une bande de papier de 60 mm de large (rouleau d'imprimante de machine à calculer électrique) déroulée par un moteur dont la mise en marche et le temps de fonc tionnement (2 secondes dans notre expérimentation) sont commandés par le chronoscope B.C 1.

La bande de papier comportant toutes les informations nécessaires, dessinées au préalable, n'est visible que dans un cadre de dimen sions, en mm, 60 x 40. Ainsi le sujet ne .peut voir que ce qui est nécessaire à la réalisation de l'iter.i en cours. Chaque sujet dispose d'une bande qui comportera, après passation du test, l'ensemble des réponses dessinées y compris celles des items de familiarisation.

 

A.2 Stimuli présentés

 

Les formes sont constituées par juxtaposition de deux éléments présentant entre eux des orientations (haut- bas / droite- gauche) différentes selon les items.

La forme est dessinée à l'encre de chine dans la partie centrale d'une fiche en bristol blanc qui sert à la présentation au tachis toscope.

Les dimensions, en mm, de cette forme; soutenant un angle visuel de 2°20, environ, sont cotées sur le dessin ci- dessous.

L'élément isolé, dessiné au préalable par l'expérimentateur sur la bande de papier et qui servira de base au raisonnement analogique a comme dimensions, en mm : 10 x 5 (épaisseur 1 mm).

Exemple

Pour simplifier notre propos nous appelons AB la forme initiale présentée au tachistoscope et C l'élément ci- dessus.

Exemple:

Justification du choix des formes AB

Elles ont été choisies

a) En fonction des transformations qui pouvaient être réalisées sur un élément (A ou B) pour avoir, par simple translation horizontale droite ou gauche, identité des deux éléments.

Ainsi, en prenant la nomenclature de Fellows (Verpillot, 1972), nous aurons - en dehors des simples rotations dans le plan - la tranformation - 0- qui ne change rien.

Exemple :

- l'inversion Ii obtenue par rotation de 180° autour d'un axe vertical.

 

l'inversion V obtenue par rotation de 180° autour d'un axe horizontal.

Exemple :

142

- l'inversion VH obtenue par rotation de 180° autour d'un axe horizontal suivie d'une rotation de 180° autour d'un axe vertical (VH) correspond aussi à une rotation de 180° (dans le plan).

Exemple

b) En fonction de la configuration d'ensemble de la forme AB qui peut se présenter comme une image en miroir ( ,...), ou ...)

être susceptible de verbalisation implicite par sa ressemblance avec des lettres ( ,...), ou bénéficier d'un effet de gestalt ((, ou ,...).

Au total, en tenant compte des 4 orientations (haut- bas droite- gauche) et des 4 transformations(0. H, V, VH), ce sont 16 formes dont nous pouvions disposer.

Nous n'avons pas retenu les formes à tranformation identique 0. Une précédente recherche [L. Bassou. Perception visuelle et reproduction graphique de formes. D.E.A. 1980. Université Toulouse le Mirail] avait montré qu'elles étaient trop facilement perçues, donc pas assez discriminantes.

Justification du choix des éléments C

Pour C nous avons 4 possibilités ou

Le choix de C, associé à AB, est important puisqu'il influence le type d'opération à effectuer lors du raisonnement analogique.

Par exemple

      
A B   C

peut ne demander qu'identification et reproduction pour obtenir alors que

      
A B   C

exige soit une analyse intrafigurale de AB rapportée ensuite à C, soit une opération spatiale de type H.

 

Pour constituer l'ensemble des items nous avons équilibré :

- le nombre d''éléments C présents dans (A) ou dans (B) dans la forme (AB) ;

- le nombre de directions vers la droite puis vers la gauche pour les transformations V (par ex : ou ) ;

- le nombre d'items à effets possibles de gestalt ou non pour les transformations VH .(par ex : ou ) ;

- le nombre de configurations ouvertes ou fermées pour les transformations H (par ex : ou   ).;

Nous présentons dans les deux tableaux suivant l'ensemble des 32 items retenus, précédés d'un numéro correspondant à leur ordre de présentation. Ordre tout à fait relatif d'ailleurs puisque pour éviter, justement, d'éventuels effets d'ordre le sujet 1 commence

par 1 ; 2 ;  ... 32 ; le sujet 2 par 2 ; 3 ; 4 ;  ... 32 ; 1 et ainsi de suite (liste complète des 32 items en annexe).

- La présentation successive des items a évité les régularités dans l'ordre de succession des transformations (0 ; V ; H ; VH) ;

- les régularités dans la présence de l'élément C soit dans le 1er terme (A), soit dans le 2éme terme (B) de la forme (AB) ;

- une présentation, a priori, hiérarchisée des transformations : d'abord 0 ; puis V ; etc.».

 

Items de familiarisation

Pour familiariser le sujet avec le matériel spatial qu'il aura à traiter, avec le matériel de réponse qu'il aura à utiliser, nous présentons, avant l'expérimentation proprement dite, les items puis . Nous demandons au sujet de reproduire ce qu'il a vu ; nous vërifions ainsi que la perception du stimulus, à 25 ms, est correcte. N'ous n'avons relevé aucune erreur chez les 125 sujets des 2 groupes d' âges.

Le tableau 4 présente les 6 items de familiarisation choisis de telle manière que l' élément C soit présent 2 fois dans AB, qu'il y ait 2 images en miroir et deux transformations H possibles àopérer sur la forme AB prise globalement.

Tableau 2
transformation V
transformation VH
transformation H
item
item
item
1
    
5
    
6
    
14
    
22
    
26
    
31
    
28
    
18
    
7
    
12
    
29
    
9
    
16
    
 
20
    
24
    
 

élément C présent dans AB - 16 items classés par transformations possibles à opérer sur AB

 

Tableau 3
item
item
item
4
    
3
    
2
    
8
    
10
    
11
    
17
    
30
    
15
    
25
    
13
    
23
    
27
    
19
    
 
32
    
21
    
 

élément C absent de AB - 16 items classés comme dans le tableau 2

 

Tableau 4
item
item
1
    
4
    
2
    
5
    
3
    
6
    

items de familiarisation et ordre de leur présentation

 

B. Test de mémorisation

B1. Appareil de présentation

Pour obtenir

- un temps de présentation uniforme de 5 secondes pour tous les sujets ;

- un mode de présentation identique pour tous, les dessins à observer, pour être ensuite reproduits, sont présentés sous forme de diapositives à l'aide d'une visionneuse électrique.

C'est un appareil de projection de table à écran de 20 x 20 cm [modèle utilisé "Diastar 200 Osram" à curseur manuel de déplacement des diapositives. Le système de commande électrique a dû être modifié pour répondre aux besoins de l'expérimentation.] , lumière du jour. La luminosité, trop éblouissante en vision de près, a été atténuée par adjonction d'un papier calque sur l'écran. L'image reste très claire et ne fatigue pas la vue.

La commande électrique, couplée sur une horloge, permet une présentation de durée uniforme (5 secondes) pour tous les items et pour tous les sujets.

B2. Stimuli présentés

Nous avons expliqué les raisons de notre choix de tels stimuli dans le paragraphe V.

Les formes, observées en vision de près (40 cm environ) sous-tendent un angle visuel d'environ 12° dans le sens horizontal et 5° dans le sens vertical.

Sur les huit formes proposées [voir annexe] quatre comportent des carrés (cf. fig. 9) et quatre des cercles.

La disposition intérieure des éléments pour une forme donnée, l'ordre de présentation des diapositives, répondent aux mêmes préoccupations que celles énoncées en A2 (cf. supra).

La petite figure annexe a un rôle de distracteur et oblige, en même temps, à des saccades oculaires.

L'ensemble peut être appréhendé de manière globale ou analytique.

 

3. Procédure

A. Test visuel

A1. Consigne

Le sujet étant déjà familiarisé avec les formes et , on présente l'élément isolé (c).

"Regarde ce dessin. Tu vas ensuite regarder dans l'appareil (le tachistoscope) et tu verras une forme avec deux éléments. Il faut faire attention car elle disparaît très vite. Dès que tu l'as vue, tu complètes ce dessin (sur la table). Il faut que les bâtons horizontaux dans ton dessin aient la même disposition entre eux que sur le dessin que tu as vu dans l'appareil. C'est la disposition des bâtons horizontaux l'un par rapport à l'autre qui est importante. Des fois ce sera facile à faire, des fois plus difficile. C'est normal... Tu dois répondre le plus vite possible".

Nous allons faire un essai. Je te dirai si tu as bien compris.

Les 6 items de familiarisation sont présentés. A chaque item, on avertit le sujet de l'exactitude de sa réponse. S'il s'est trompé on présente la carte à 2 éléments en vision normale. On lui dit "Regarde bien", mais on évite toute explication susceptible d'inférer une stratégie

- soit de représentation imagée (eg "penseà des lettres",...)
- soit d'analyse (e.g. : les bâtons sont l'un à droite, l'autre à gauche, ... .)
- soit d'opération (e.g. : si tu fais glisser ce bâton sur celui- là, ... .)

S'il demande "de quel côté dois- je dessiner ce qui manque" il est répondu "n'importe lequel".

Dans l'analyse des réponses il sera tenu compte de la position normale ou au contraire inversée de l'élément dessiné

(exemple :      peut donner ou 

S'il verbalise en cours de réflexion, il est précisé : "il ne faut pas parler".

A2. Déroulement d'un essai

.a. présentation de l'élément isolé (c)

Observation en vision normale : 1 seconde

b. signal préparatoire (S.P.). s Attention !

Le sujet doit alors placer sa tête en position d'observation.
Fixation du champ central. Entre le S.P. et la présentation du stimulus : 2 secondes.
(Cette durée reste constante. Le choix est délibéré pour obtenir un effet d'attention sélective que des durées au hasard risqueraient de perturber, la présentation se faisant par exemple au moment du relâchement dIattention)-

c. présentation du stimulus : durée 25 millisecondes.

d. réponse graphique :

Le sujet dessine avec la main qu'il préfère (latéralité graphique)
La main repose sur le plateau de présentation de l'élément (c), la pointe du stylo-contact près de cet élément. Il n'y a pas de mouvement du bras pendant le dessin (du moins il n'est pas nécessaire).
L'ensemble étant stable, l'autre main ne doit pas intervenir, pour soutenir le papier par exemple. Dès perception du stimulus le sujet recule légèrement sa tête et complète la forme (le corps n'a pas besoin de se déplacer).

e. l'enregistrement des données est suivi du déroulement de la bande présentant un autre élément (c).

L'ensemble demande 10 secondes environ. Pendant ce temps, on ne fait pas verbaliser le sujet et il est évité toute perturbation de l'attention. L'ensemble des séquences est schématisé dans la fig. 11. Après passation des 32 items, et alors seulement, il est demandé au sujet :

"Comment as-tu fais pour savoir ce qu'il fallait dessiner ?
dis moi, comment tu as fait quand il y avait un élément pareil
". (Q1) Nous avons voulu distinguer une rétrospection portant sur une identifcation et complètement' de formes d'une tétrospecfion
portant sur les transformations :
"Comment as- tu fait quand ce n'était pas pareil ?" (Q2), qui exige, elle, un effort supplémentaire et la description d'une opération ("à l'envers", "j'ai fait tourner",...).
Désirant connaitre comment le sujet appréhendait les formes, nous n'avons posé que la question Q1, la deuxième entrainant une réponse où identifications et opérations s'entremèlent sans qu'il soit possible d'analyser la part qui revient aux unes plutôt qu'aux autres.

A3. Opérations demandées

L'élément (c) est d'abord montré. Cela répond à deux préoccupations :

- focaliser l'attention sur un hémisphère cérébral (nous nous plaçons dans l'hypothèse du modèle attentionnel développé par Kinsbourne, cf. p. 51) ;

- se rapporcher des processus de lecture : le prétraitement en vision périphérique permet de raccourcir le temps nécessaire pour identifier un mot lorsqu'il parvient en vision fovéale. Ce n'est pas lié à l'effet d'alerte mais à la préperception du signal intégrée au traitement pendant la fixation.

Ce qui entraine deux cas de figures possibles :

Dans le 2° cas [(c) absent de (AB)], la difficulté sera d'autant plus grande que la forme (AB) présentera ou non un effet possible de gestalt ou une image en miroir (cf. tableau 3).

L'analyse des résultats tiendra compte de ces considérations.

Nous aurons

L'ensemble des items, ainsi réunis, est présenté en annexe.

Le classement indiqué n'est fait que pour l'analyse des résultats. Les items sont, en fait, répartis différemment (cf. supra A2).

Là encore, en ne regroupant pas ensemble lors de 1a passation, les items présentant les mêmes caractéristiques, nous avons voulu maintenir un effet d'attention sélective : le sujet ne sait pas avant la présentation, si l'élément (c) sera présent ou non dans (AB).

A4. Données recueillies

Répondant au classement qui vient d'être défini, nous aurons 5 groupes de résultats :

Dans chaque cas, les variables dépendantes relevées seront

- l'exactitude de la réponse avec présentation normale ou inversée des éléments, - dans le cas d'une mauvaise réponse sera noté le type d'erreur effectuée.
- le temps de réflexion pour obtenir cette réponse : temps compris entre la présentation du stimulus et le moment où le sujet commence à écrire (cf. A1) [ Les temps notés sont au 1 /100° de seconde. Une précision plus grande, que l'horloge est susceptible de fournir, serait illusoire (inertie du stylo-contact, etc..]
- le temps de dessin correspondant au graphisme (n'est pas compris dans ce temps celui des retouches éventuelles)
les réponses déclaratives du sujet relevées en fin de passation
- certaines attitudes caractéristiques : déplacement du stylo dans l'espace pour simuler la forme perçue,...

B. Test de mémorisation

B1. Consigne

Il est précisé au sujet qu'il aura à observer une figure pour la reproduire ensuite sur une feuille de papier.

Un essai est réalisé pour familiarisation avec la tâche. Le sujet tient le crayon dans sa main préférée. La feuille blanche est disposée devant lui.

"Tu vas regarder pendant 5 secondes le dessin présenté sur l'écran. Tout de suite aprés, tu le dessineras sur la feuille.
Tu dois aller le plus vite possible.
Ce qui compte, c'est l'exactitude du dessin et non pas sa qualité. Si les traits ne sont pas très droits, ce n'est pas grave
".

Il n'est fait aucun commentaire sur la qualité ou l'exactitude du dessin réalisé. Après un délai de 15 secondes, si le dessin n'est pas commencé (le sujet a oublié ce qu'il a perçu), on passe au dessin suivant en disant

"Tant pis, ce- n'est pas très grave".

Chaque réponse, figurant sur une feuille séparée, est enlevée. On évite ainsi les interférences entre dessins.

Le sujet ne doit pas verbaliser à haute voix.

Le temps de réponse est noté.

Après passation des 8 items il est demandé :

"comment as- tu fait pour t'en souvenir ?"

B2. Opérations demandées

Le.sujet voit par exemple :

Deux possibilités s'offrent â lui :

- mémoriser visuellement : la forme est saisie soit dans son ensemble, soit dans ses détails sans qu'intervienne une verbalisation explicite. Le sujet dira :

"j'ai conservé l'image, c'était comme une photographie".

- mémoriser en utilisant la verbalisation interne : la forme est saisie dans les relations spatiales qu'entretiennent entre elles les parties de l'ensemble. Le sujet dira :

"j'ai vu que c'était en haut et à droite d'un côté,..." qu'ils étaient du même côté,..."

Les petites figures (distracteurs) viennent perturber cette analyse, puis la mémorisation, en augmentant la charge mentale.

Les quatre items constitués par des cercles (items E ; F ; G ; H ; voir annexe) ont été mieux réussis et plus rapidement, que les quatre autres constituée par des carrés (items A ; B ; C ; D ; voir annexe).

Dans ce cas, ou l'effet de gestalt a joué, ou bien un effet d'apprentissage, d'expérience acquise ( par consultation répétée du cadran de montre notamment ).

Nous ne tiendrons compte que des résultats obtenus aux items constitués par des carrés.

B3. Recueil des données

Les variables dépendantes relevées pour le test de mémorisation seront

- l'exactitude du dessin

- position correcte de tous les éléments
- erreur sur le "distracteur"

- en cas d'erreur de positions intra ou inter-figurales, le type d'erreur effectuée est noté

- le temps de réponse au 1/10 de seconde : temps compris entre la disparition du stimulus sur l'écran et la fin du dessin de reproduction

 

4. Hypothèse

Dans le chapitre I était posée la question : "une mise en relation entre processus moteurs et/ou sensoriels et processus cognitifs peut- elle se justifier ?" Nous avions répondu affirmativement en précisant les limites méthodologiques qu'imposait un tel rapprochement.

En particulier, nous avons vu, chapitre II, qu'il fallait distinguer entre une latéralité périphérique, que nous appelons extériorisée et une latéralité, appelée intériorisée, correspondant â des asymétries de comportement moteur et perceptifs.

Ces dernières seules sont susceptibles d'être mises en relation avec les processus cognitifs : telle était notre hypothèse générale.

Dans les chapitres III et IV, nous avons décrit des tests susceptibles de mettre en évidence des asymétries de comportement. Nous disposons maintenant d'un certain nombre de données.

Pour chaque sujet sera définie :

- une prévalence motrice latérale au niveau de la main, de l'oeil et de l'oreille ;
- une asymétrie comportementale motrice, visuelle et auditive.

Il sera constitué des groupes de sujets à partir de leurs comportements asymétriques.

Nous aurons d'abord, au plan moteur (manuel), des droitiers et des gauchers.

A l'intérieur de chacun de ces deux groupes, nous distinguerons des sujets

* à prévalence oculaire droite en convergence (pour simplifier l'écriture nous les désignerons par O.D.) ;
* à prévalence gauche O.G. ;
* à ambiocularité en convergence, désignés par 0.2. ;
> à prévalence auditive droite au test de discrimination séquentielle, désignés par Or.D.
> à prévalence gauche : Or. G.
> à ambiauriculaarité : Or. 2.

Les temps de latences de réponses paraissent un critère pertinent d'une approche des processus cognitifs, notamment dans une tâche spatiale : des temps relativement courts pouvant traduire une appréhension globale des formes, des temps relativement plus longs une appréhension plus analytique.

Notre hypothèse sera que
les sujets se différencieront d'après leurs latences de réponses à la tâche spatiale proposée,
selon le type d'asymétries de comportements moteurs et perceptifs qu'ils manifestent
.

Des hypothèses complémentaires seront précisées dans le chapitre VI qui comprendra l'analyse de l'ensemble des résultats

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10 Novembre 2007