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Tous les peuples devaient être au fait de l'éminent intérêt du conte, poli par la transmission qui s'en fait de siècle en siècle, structuré pour garder bon pied bon, reflet, non des angoisses d'une époque mais de celles qui subsistent de siècle en siècle, témoin des réponses imaginales de l'humanité aux demandes répétées de ses enfants.
Plus près de nous, Bettelheim ou Von Franz croient y déceler de nouveaux trésors, cachés depuis le commencement, mais actifs depuis toujours. Pas nécessairement la violence du sacré, au moins celle de nos pulsions et l'éblouissement de la sublimation envisageable.
Je tenterai de montrer l'intérêt psychodynamique et anthropologique de Blanche Neige et les sept Nains, à partir du point de vue hindou relatif à l'énergie psychique et à ses avatars, sans omettre une nouvelle donne quant à la nécessaire référence à sa compréhension psychanalytique.
Les contes de fée ont été interprétés de plusieurs manières, selon l'angle de vision du commentateur : points de vue historiques, littéraires ou psychanalytiques. Analyse structuraliste, épanchements sentimentaux sur tout ce qui d'eux fut perdu...
J'aimerais, quant à moi, que vous m'accordiez d'en prendre prétexte pour s'envisager soi-même. Un peu comme firent les gourous guérisseurs ou certains directeurs spirituels du bouddhisme. Le conte était donné, choisi et médité longtemps, pour ses vertus propres : il exposait le problème et traçait les voies d'une solution dont l'irréalisme se dissoudra peut-être au regard de l'analyste... D'autant que certains d'entre nous, sous l'égide du Rêve Eveillé, demandent à leur patient plus que d'en user : ils les poussent à fomenter leur propre histoire sans omettre les djinns, les fées et les sorcières, les ogres et les ours ...
N'attendez pas un travail d'ensemble comme le firent Bettelheim, Von Franz ou Propp...
Je ne prendrai d'eux que pour servir mon propos relativement à la structure de notre être; dont nous tâcherons de n'exclure, au principe, aucun aspect controversé : organique, psychique, sociologique, spirituel, voire paranormal !
Nous ne les exclurons pas mais nous nous garderons d'en parcourir toutes les allées. Nous sommes pressés de rejoindre notre Mère Grand.
A qui nous envoie notre maman car c'est "le rôle des parents de conduire leurs enfants au seuil de la forêt initiatique" (Simonsen, 38).
Mais il ne s'agit pas seulement des enfants. Ni de leurs parents comme tels. Il s'agit aussi du pédagogue pour les enfants et du thérapeute pour leurs ainés !
C'est tardivement (XVIII° s.) qu'on se met à réserver les contes aux petits et à les censurer en conséquence. Leur fonction reparait autrement sous les espèces de toutes sortes de fictions, à présent c'est Indiana Jones, les dents de la mer, etc...
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Art de conter sophistiqué qui y perd son retour : rien n'en revient au conteur qu'un audimat ou un chiffre d'affaire.
Le club des fans réservé aux héros des contes modernes n'ont de vivant que l'apparence et leur parole est pure statistique. Ainsi la star n'a pas plus d'invention que la pièce de carton qui doit s'encastrer exactement aux autres pièces d'un puzzle plastifié.
Nous sommes loin du conteur aux aguets de la brillance des yeux, du sourcil levé, de la bouche bée; aux aguets pour la suite, pour développer la péripétie ou amoindrir l'os du fantasme, ajouter ce qui répond aux inquiétudes du moment, du groupe ici présent ou de tel qu'on discerne à peine dans le coin qui le dérobe aux flamboiements de la cheminée...
Nous allons parcourir rapidement le conte de Blanche Neige pour nous arrêter sur un point précis : celui des sept nains.
C'est l'hiver : nous ne serons pas aux fêtes de l'amour ! Engendrée dans le froid, Blanche Neige est exposée aux rigueurs d'un foyer ou le sexe n'est pas roi, ou la reine, toute d'absolu, ne connait de couleur que la rouge, celle de l'excitation sans assouvissement.
Tout est déjà dit. Je pourrais vous planter là et vous laisser déduire la suite...
La conception se fait pourtant par pénétration, non de l'oreille comme il advient chez Rabelais, mais du doigt : cette reine-mère ne peut soutenir son désir de l'avoir et se blesse à l'accouplement qui l'endolorit comme à l'accouchement qui la tue.
Au moins pour faire image et séparer le noir du blanc : on la retrouve, un an plus tard (ou peut-être huit mois si nous en appelons à Spitz) sous les traits si beaux, si durs, si implacables de la belle-mère. Elle est la plus belle des mères mais doute tant de l'être, que le miroir, sa propre mère (et nous voici remontés à la troisième génération) doit sans cesse le lui redire !
Jusqu'au jour fatidique ou sa fille la supplante, de l'aveu véridique du miroir froid et objectif qui ne sait dire que la vérité. Est-ce à dire, comme on l'a souvent commenté, qu'il s'agit de l'Oedipe et que les yeux du miroir sont alors devenus ceux du roi ? Probablement que bien des auditeurs, enfants ou plus murs, l'entendront ainsi... A moins qu'ils n'aient quelques relents de ce huitième mois ou l'abandon fut à craindre, ou l'intuition d'une conception par des seins de glace...
Car si la reine est jalose, c'est peut-être à cause du roi qu'on ne voit guère dans le conte, c'est en tous cas parce que Blanche Neige n'a pas voulu rester petite, rester l'image sans éclat de celle qui la porte : elle grandit, elle embellit, elle se fait fille, on devine la femme. Alors sa maman devient verte (ce qui est toujours mauvais signe) et l'envoie se faire égorger par le chasseur. autant dire papa. Un peu faible sans doute puisqu'il s'exécute; mais un papa quand même : il fera mine d'exécuter la petite mais ne donnera en festin à sa femme qu'un semblant de cette chair rebelle.
Elle ne se sent pas pour autant très à son aise : elle est une fois de plus, abandonnée dans la forêt profonde...
Elle n'a d'autre ressource que la dépersonnalisation, comme disent les psychiatres : elle ne saura plus où elle est, que désirer, que faire. Elle ne saura même plus qui elle est, ni même si elle existe ! Le temps est cassé, l'univers brisé et jusqu'à son corps dont elle avait imprudemment anticipé l'unité dans l'amour fallacieux... (un certain narcissisme !).
Comme les bons jouets, elle est cassée. Mais elle n'a pas tout perdu. Sa destruction comme unité reine lui laisse de la santé : les vaillantes pulsions partielles qui vont se mettre à son service et œuvrer à sa reconstruction. Car les petits nains ne sont pas paresseux : "aï Hi, Aï Ho, On revient du boulot !"; de la mine s'il vous plait ! Un peu d'affolement à la découvrir endormie... mais ils en prendront soin.
Chacun de nous sait bien que lorsqu'il se repose ou se décourage, tout ne s'arrête pas pour autant ! Le bruissement affairé de la vie - souterraine soit-elle - continue. Le sang circule, l'air pénètre, les plexus aiguillent, les hormones modulent...
L'éclatement, le morcellement, la mort ne va pas jusqu'à son terme à chacun des rejets que nous essuyons; il est des ressources profondes, des espérances souterraines...
Vous savez la suite : la reine cherchera en vain à parfaire son oeuvre de mort : par l'étouffement que donne le blanc lacet de l'angoisse, par la séduction du peigne noir, par le poison rouge d'une pomme insincère...
Ce qui tue d'abord Blanche Neige n'est autre que la prise de conscience angoissante de son abandon, elle n'est pas désirée : cela l'étouffe; mais les nains lui apprennent le "release", ils coupent les lacets, lui enseignent la relaxation !...
Le peigne: on sait que le peigne est pour les japonais, un moyen de communication avec les puissances d'en haut ou d'identification à elles; il pénètre la tête d'en haut... Ainsi la mère jalouse fait-elle usage de ce qu'elle est investie des puissances d'en haut, elle use des oripeaux sur-moïques, elle injecte en sa fille le poison délétère de la culpabilisation, de l'idéal spirituel mortifiant, d'une unité de mort basée sur la maitrise abusive et généralisée de toutes les puissances vitales instinctives... Cependant les nains sont encore présents et savent quoi faire : retirer le peigne, renoncer à cette unité d'airain qui n'a rien à faire avec la vie...
Reste l'arme qui dépasse leurs ressources, celle de la régression orale, si nous écoutons Bettelheim. Blanche Neige n'est pas dépourvue de nostalgie, elle redemande d'un sein rouge qui l'empoisonne, la voilà inerte pour longtemps, cent ans peut-être, en tous cas jusqu'à l'éveil d'une pulsion vers l'extérieur qui prenne appui sur une image paternelle idéalisée : un charmant garçon vous dis-je...
A moins qu'il ne s'agisse de l'arbre de la connaissance, une forme plus primitive du bien et du mal, du vrai et du faux. Tous les désirs bannis, exclus, éteints : totale aphanisis... Peut-être tout simplement la haine de l'homme que le trébuchement d'un serviteur lui permettra de recracher...
Les petits amis ne peuvent plus rien pour elle, sauf de lui vouer un culte, de l'exposer aux regards admiratifs, au sommet de la montagne... Elle est ainsi exposée au désir d'un autre qui la sauvera de son morcellement et de sa léthargie. La morale est sauve qui punira d'enfer sa méchante mère : elle devra chausser des souliers chauffés à blanc et danser jusqu'à la mort; châtiment ou se lit le sceau final d'un amour maternel qui ne lui permit jamais le repos...
Nous n’avons plus besoin des nains !
Le nombre sept est magique et placebo, d'où l'abus qu'on peut en faire. Il s'agit peut être là d'un fait de structure; non seulement de celle que Propp discerne en énonçant sept[1] personnages répondant à sept fonctions[2] et qui seraient présents dans tout conte, mais d'une structure qui précède le langage et ne doit que peu aux avatars culturels : une division dont le fondement serait anatomique, physiologique, psychologique et universel. Autant dire un archétype à remonter jusqu'aux temps les plus primitifs de l'inexistence humaine : les mammifères ou même les vertébrés si pas les chromosomes tout court...
Suggestion par trop imprudente à ne pas lui donner de suite ! Mais nous comptons le faire.
Aujourd'hui je me contenterai de donner à chacun des sept nains, par delà le petit nom dont les a baptisé Walt Disney (nous utilisons la version française), une fonction anthropologique précise.
Mythe |
Anatomie |
Description tantrique |
Psychanalyse |
||||
Nains |
Squelette |
Chakra |
Organe de perception |
Organe d'action |
Structure |
Pulsion |
Sublimations |
Simplet |
Voute
du |
sahasrara |
( ? ) |
( ? ) |
Autre |
Mystique (?) |
Investissement religieux |
Prof |
Base du Crâne |
ajna |
E.S.P. (?) |
P.K. ( ?) |
Symbolique |
Epistémophilique |
Littérature |
Atchoum |
Cervicales |
Vishudda |
Ouie |
Voix |
Demande |
invocante |
Musique |
Joyeux |
Thorax |
Anahata |
Tact |
Phallus |
Désir |
phallique |
Sculpture ? |
Timide |
Lombaires |
Vue |
Anus |
Pulsion |
Anale |
Arts visuels |
|
Grincheux |
Sacrées |
Main |
Besoin |
Arts culinaires |
|||
Dormeur |
Coccyx |
Muladhara |
Pied |
Manque |
Sécuritaire |
Parfumerie |
http://auriol.free.fr/yogathera/chakras/svadisthana/svadhishthana-III-2007-05-28.htm
Le système des chakras est lié à la conception des nadis, "canaux" d'énergie subtile qui sont en très grand nombre mais dont on retient surtout les trois principaux : ida, pingala et sushumna.
Ces courants parcourent le corps de bas en haut (ida, à point de départ inférieur droit) ou de haut en bas (pingala, à point de départ supérieur gauche) et sont liés à une énergie féminine (lunaire, rahu) pour ida et masculine (solaire, kalagni) pour pingala. Ils sont liés aussi à deux étapes respiratoires, prana pour ida, apana pour pingala.
Il s'agit sans doute de structures hélicoïdales, du type escalier en colimaçon dont les croisements sont peut-être uniquement virtuels, résultant de leur projection sur le plan. Ces points de croisement définissent, de fait, la distribution des chakras. Ces derniers sont dépendants de sushumna, axe central plus que des nadis périphériques (ida et pingala).
Il est intéressant de représenter les nadis selon une structure borroméenne; on peut dans cette perspective les rapprocher de l'index, de l'icone et du symbole tels que définis par Charles Sander Peirce et repris par Jacques Lacan quand il utilise les termes Réel, Imaginaire et Symbolique. Dès lors, l'axe Sushumna pourrait représenter le Réel, Ida l'Imaginaire et Pingala le Symbolique...
Représentation borroméenne des nadis (B. Auriol) |
(Gen. 27, 27) |
Michel-Ange
(1509-1510), fresque de la voûte de la chapelle Sixtine illustrant le
péché originel; La Thora indique " le serpent était le plus astucieux de toutes les bêtes des champs"; il explique à Eve que loin de les faire mourir, le fruit de l'arbre du bonheur et du malheur ouvrira leurs yeux et qu'ils seront comme des dieux". Dieu punit le serpent pour avoir trompé la femme, la porteuse de vie : "tu seras maudit entre toutes les bestioles; tu marcheras sur ton ventre et tu mangeras la poussière toute tavie. Je mettrai de l'hostilité entre toi et la femme. Elle écrasera ta tête et tu la mordras au talon" Genèse, III. "Que fit l'ignoble serpent ? Il insinua ceci : Vois, dit-il, j'ai touché l'arbre et je n'en suis pas mort. Approche toi de même et touche le avec la main, tu n'en mourras pas ! L'interdiction de toucher l'arbre était une invention du serpent. La femme vit aussitôt "que l'arbre est bon". En quoi le vit-elle bon ? Rabbi Isaac dit : des parfums s'exhalaient de cet arbre, comme il est écrit : "tel le parfum du champ que YHVH a béni" (Gen. 27, 27). C'est donc l'odeur qui s'élevait de l'arbre qui lui fit désirer en manger". (Zohar, I, Berechit II, 36a) [Cf. Muladhara chakra] |
Les péchés capitaux décrits par Evagre le Pontique puis Saint Thomas d'Aquin ne semblent pas coïncider valablement avec les étages psycho-physiologiques que nous synthétisent les chakras. Plusieurs d'entre eux semblent se référer au même ensemble pulsionnel et d'autres ensembles sont mal représentés : "Les sept péchés capitaux sont, dans la tradition catholique, la paresse, la gourmandise, l’avarice, la luxure, l'envie, la colère et l’orgueil. Ils sont nommés capitaux parce que ce sont d'eux que découleraient tous les autres".
Le caducée, un symbole du système des chakras ? |
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Le Grand-Oeuvre de l'Alchimie
Selon Dom Pernety in Dictionnaire Mytho-Hermétique, Retz-Denoël, 1972 p.57
Il se représente comme un oeuf. Les étapes sont représentées verticalement, de bas en haut selon un certain nombre d'étages qui semblent tout à fait correspondre avec l'ascension de Kundalini.
Si on veut numéroter les chakras en se basant sur la tradition, il est loisible de diviser le nombre des pétales de chaque chakra par deux (c’est à dire de considérer qu’il y a eu redoublement en raison de la symétrie gauche-droite. C’est ce qui expliquerait que les pétales soient toujours en nombre pair). On aurait alors un numéro pour chaque chakra déduit du nombre unilatéral de pétales. Cette approche nous obligerait alors à prendre en considération deux chakras "ésotériques" qui viendraient s'intercaler entre svadishthana et manipura d'une part, et entre anahata et vishudda d'autre part.
Remarquons que cette proposition tend à diviser les chakras les plus connus en trois groupes séparés par des "chakras ésotériques : chakras du bas (Muladara, Manipura), chakras médians (Manipura, anahata), chakras du haut (vishudda, ajna). A quoi il faut ajouter un chakra absolu qui fait l'union du haut, du milieu et du bas : le sahasrara doté d'une infinité de pétale (ce que la tradition symbolise par le nombre 1000) et correspondant à l'abolition de toutes divisions, à l'Absolu et à l'expérience du vide béatifique (0/).
Par exemple le lotus du manipura est pourvu de dix pétales, ce qui correspond à { 5 pétales [8] x 2 côtés}. Ce qui ferait de ce chakra le cinquième (1-Ajna, 2-Muladhara, 3-Svadhishthana, 4-(8 pétales : Ashtadal) –Sarva Sankshoban Chakra.) ou http://www.kheper.net/topics/chakras/Hrit.htm, 5-Manipura, 6-anahata, 7-???, 8-vishuddha, 1000-sahasrara).
Nom du chakra |
Nombre de pétales (n) |
Nombre unilatéral de pétales => n/2 |
Numérotation du chakra (N°=n/2) |
Sahasrara |
ou 1000 |
- |
0 / |
Ajna |
2 |
1 |
1 |
Vishudda |
16 |
8 |
8 |
?? |
14 |
7 |
7 |
Anahata |
12 |
6 |
6 |
Manipura |
10 |
5 |
5 |
? |
8 |
4 |
4 |
6 |
3 |
3 |
|
Muladhara |
4 |
2 |
2 |
Pour le Yoga, il existe au moins cinq formes du souffle (vayu) , qu'on fait correspondre aux cinq premiers chakras :
Vayu spécifique |
Nature |
Siège |
Chakra |
- |
- |
- |
Sahasrara |
- |
- |
- |
Ajna |
Udana |
Expression : Expiration de bas en haut |
De la gorge à la tête, maintient la verticalité, vomissement, parole, chant |
Vishudda |
?? |
|||
Prâna |
Inspiration, souffle vital |
Du cœur jusqu’à la gorge, régit la température du corps |
Anahata |
Samâna |
Souffle de digestion, d’assimilation |
Intestins, de l’ombilic jusqu’au coeur |
Manipura |
? |
|||
Vyana |
Circulation, équilibre, coordination, distribution du souffle |
dans tout le corps |
Svadhishthana |
Apana |
Expiration de haut en bas, éliminations anales, urinaires, sexuelles |
Anus, du nombril jusqu’à la plante des pieds |
Muladhara |
L'objet "a" dont les pulsions partielles sont la figure est divers même si Jacques Lacan insiste sur le côté assez restreint de cette variété.
Objets partiels (Freud - Lacan) |
Jouissance |
Chakra |
Tout Autre |
Fusion |
Sahasrara |
Objet épistémique |
Autorité |
Ajna |
Objet voix |
Ecouter, chanter |
Vishudda |
Objet phallique |
Toucher |
Anahata |
Objet fécal |
Maîtriser |
Manipura a |
Objet regard |
Regarder |
Manipura b |
Objet oral |
Succion |
|
Objet odoral |
Holding |
Muladhara |
Les organes des sens dont on parle pour chacun des chakras correspondent surtout à un type de jouissance :
c'est la première nécessité, la première sauvagarde, du nouveau né. Il reconnaît et recherche l'odeur maternelle, spécialement celle de la région des seins et des aisselles maternelles.
L'odeur est un des tous premiers indices dans le monde animal et reste importante pour l'être humain.
L'odeur de l'encens est à même de porter la piété du fidèle dans la sublimation de son besoin d'inclination, d'humilité. L'odeur de l'encens s'est même donné exceptionnellement une valeur archéologique; ce fut le cas à Nazareth ou une odeur d'encens conservée dans une cavité souterraine cachée, secrète, hermétique, a permis de reconnaître la valeur sacrée dans un des sites possibles pour la résidence de la Sainte Famille (Cf. Les fouilles chez les religieuses de Nazareth, p.5, sd).
Les dessins de lotus représentant chacun des chakras, comportent de nombreux éléments. A chacun de ces éléments on attribue une couleur en harmonie avec sa signification symbolique.
On peut aussi considérer que chaque chakra correspond à une couleur dominante qui symbolise ses valeurs essentielles.
La tradition en a proposé une grille que les ésotéristes et d'autres auteurs relativement récents ont remplacé souvent par une distribution des septr couleurs de l'arc-en-ciel avec le rouge en bas et le violet en haut, en raison de la longueur d'onde des différentes couleurs. Le seul argument traditionnel en rapport avec cette correspondance pourrait se chercher dans le cheval blanc (Ucchaisshravas), ancêtre de tous les chevaux, issu du barattage de la mer de lait. Ses sept bouches symboliseraient les sept couleurs de l'arc-en-ciel.
Chakra |
tattva |
couleur donnée par la tradition en fonction du tattva |
ésotérisme |
||||
Arthur Avalon |
Ajit Mookerjee |
Karma
Purana |
"sept rayons" |
||||
sahasrara |
absolu |
- |
- |
- |
violet |
||
ajna |
esprit |
... |
blanc |
- |
indigo |
||
Vishudda |
espace |
blanc |
jaune |
bleu |
bleu |
||
Anahata |
air |
gris-fumée |
violet |
vert |
|||
Manipura |
feu |
rouge |
rouge |
jaune |
jaune |
||
eau |
blanc |
bleu |
indigo |
orange |
|||
Muladhara |
terre |
jaune |
rose |
vert |
rouge |
||
Dans le Kurma Purana Ch III, 1,2,3..., il est question des 7 rayons, des sept lokas et aussi des panchamahabudha (Sarah Combe) Ci-contre les sept rayons selon le site http://www.navgreh.com/gemology.htm |
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Nous écrivions ailleurs : « Il existerait six types de transe qu'on pourrait rapprocher des différents caractères exhibés par différents démons ou esprits évoqués par le biais des verres et des tables tournantes ».
Les types sont les suivants :
Numérotation du chakra |
Nom du chakra |
Type de transe |
I |
Sahasrara |
mystique |
VII |
Ajna |
[dogmatique, pontifiant] |
VI |
Vishudda |
amer |
V |
Anahata |
tragique |
IV |
Manipura |
comique |
III |
furieux, érotique |
|
II |
Muladhara |
perte de connaissance |
Nous pouvons assez facilement mettre en relation les chakras avec les centres pulsionnels et les nains :
Nains |
Squelette |
Chakra |
Organe de perception |
Organe d'action |
Pulsion |
Simplet |
Voute
du |
sahasrara |
( ? ) |
( ? ) |
Mystique (?) |
Prof |
Base du Crâne |
ajna |
E.S.P. (?) |
P.K. ( ?) |
Epistémophilique |
Atchoum |
Cervicales |
Vishudda |
ouie |
Voix |
invocante |
Joyeux |
Thorax |
Anahata |
Tact |
Phallus |
phallique |
Timide |
Lombaires |
Manipura |
Vue |
Anus |
Anale |
Grincheux |
Sacrées |
Main |
|||
Dormeur |
Coccyx |
Muladhara |
Pied |
Sécuritaire |
La PNL décrit des "types" de personnalité liés au fait d'utiliser un canal sensoriel plutôt qu'un autre. Cette typologie rejoint assez bien l'idée que chaque chakra utilise un sens préférentiel et un type d'action également.
Chakra |
Organe perceptif |
Style d’images (Charcot) |
PNL |
Sahasrara |
( ? ) |
- |
- |
Ajna |
E.S.P. (?) |
- |
- |
Vishudda |
Ouïe |
auditif |
auditif |
Anahata |
Tact |
moteur (articulation) |
kinesthésique |
Manipura |
Vue |
visuel |
visuel |
- |
gustatif |
||
Muladhara |
- |
olfactif |
On avait déjà cette observation présente dans l'oeuvre de Charcot, dans ses études sur l’aphasie; il avait expliqué que les individus appartiennent, du point de vue de leur imagerie mentale, à au moins trois types différents :
- les uns pensent surtout avec
des images visuelles (type visuel),
- d'autres avec des images auditives (type auditif),
- d'autres encore avec des images motrices d'articulation (type moteur),
- et le plus grand nombre avec des images de l'une ou de l'autre des catégories
précédentes.
Omparison
of the spinal chords of a typical snake, bird and human
http://www.people.eku.edu/ritchisong/birdbrain.html
|
La ligne latérale (ébauche de l'audition chez les poissons) est métamérisée, comme le seront d'une certaine façon le labyrinthe et la cochlée (d'après Alfred Tomatis).
C’est un tube sur chacun des côtés de l'animal. Elle est munie d'une ou plusieurs ouvertures qui permettent au poisson d'être en communication directe et constante avec le milieu extérieur.
Ces tubes sont tapissés de cellules capables, en fonction de l'existence de leur panache ciliaire, de créer des impulsions d'influx nerveux En réponse aux stimuli de contact et de pression émanant du milieu ou des tissus.
Activité génératrice d'énergie
si on injecte de l'eau à l'un des bouts du tube-ligne-latérale on voit se mobiliser les nageoires ; une injection en sens inverse engendre leur mobilisation en sens inverse. L'immobilité se rétablit dès que l'injection s'arrête.
Cet appareil est extraordinairement sensible et son activité peut être considérée comme permanente, incessante. obéissant aux mobilisations liquidiennes
Voies de cet effet stimulant
La stimulation dépend de l'inclinaison des cils par rapport à la surface, orientation angulaire qui elle-même reste fonction des déplacements liquidiens ou de la pression exercée sur la surface ciliée.
1°) Les cellules ciliées sont les parties essentiellement actives des lignes latérales ; elles agissent tactilement par rapport au milieu liquide environnant. Le rôle de la ligne latérale est de toucher l'eau.
2°) La distribution de l'influx nerveux répond à une répartition métamérique.
La ligne latérale grâce permet de connaître certains aspects de l'environnement:
force gravitaire, pressions variables avec la profondeur, déplacements topographiques. La ligne latérale permet, grâce à sa direction antéropostérieure, de connaître les déplacements, linéaires ou rotatifs, variables ou permanents, en direction latérale droite ou gauche.
Toute mobilisation liquidienne provoque la sensation de déplacement relatif :
- si le liquide bouge sans action
musculaire? le milieu est en mouvement, pas l’individu
- s’il y a activité musculaire ? l’individu se perçoit en mouvement actif
- angulation initiale des cils des cellules ciliées ? accélération
- angulation inverse ? décélération
- angulation stable dans une direction ou dans l'autre ?Vitesse de croisière.
- différences d'angulation des cils entre les deux canaux
- contact avec le milieu;
- localiser l'animal dans le milieu
- ébaucher une auto-connaissance du corps.
La métamérie va-t-elle persister dans les organismes plus évolués ?
Il semble que oui :
circuits vestibulo-spinaux à l'adresse des racines antérieures qui seront en partie commandées par le vestibule auditif
fonction posturale. Liée à la représentation métamérique vestibulo spinale.
La centralisation du Système nerveux gardera l'architecture de correspondance localisatrice de l'ancienne division métamérique (Tomatis).
Système nerveux végétatif et chakras
Au niveau du système nerveux, il convient de s'intéresser aux nerfs responsables de la vie de relation qui nous permettent de recevoir des informations par nos sens et d'agir par nos muscles; c'est le système cérébro-spinal.
On s'intéressera aussi aux systèmes neuro-végétatifs :
d'après http://www.physiologie.staps.univ-mrs.fr/ImagesIcones/4-SN_Vegetatif.pdf
Le cerveau modulaire (18.9.08)
|
module N° |
localisation corticale |
fonction |
Chakras liés hypothétiquement |
I |
préfrontale |
exécutives, stratégiques |
Ajna |
II |
pariétal et prémoteur |
fonctions spatiales et sensori-motrices |
|
III |
fronto-orbital et temporal inférieur |
fonctioons olfactives |
Muladara |
IV |
parahippocampique |
mémorisation, émotions |
Anahata |
V |
temporales |
audition et langage |
Vishudda |
VI |
cortex occipital |
visuelles |
Manipura |
- |
- |
- |
Sahasrara |
Schéma ci-dessus modifié pour y faire figurer l'hypothèse
d'un lien entre symbolisme des chakras et modules corticaux (B. Auriol, Août
2009)
A la suite des travaux en acupuncture de l'Ecole de Lyon, on considère qu'il existe une "représentation", une "projection" de l'ensemble du corps sur le pavillon de l'oreille. Cette projection pourrait être assez précise et bien marquée, notamment en cas de souffrance d'un organe particulier. On positionne la tête en bas et les fesses en haut; cette disposition serait vérifiable par détection de points de meilleure conductivité électrique grâce à un appareil convenablement étalonné
Ce type de projection pourrait se retrouver également au niveau de la plante des pieds, sur les gencives, sur les dessins que présente l'iris, etc...
Selon la tradition indienne, les doigts de la main auraient chacun une fonction symbolique distincte rattachable aux différents chakras :
ainsi :
Doigt |
symbolisant |
Chakra |
? |
- |
sahasrara |
le pouce |
La maîtrise |
ajna |
l'index |
L'âme |
vishuddha |
le majeur |
La colère |
anahata |
l'annulaire |
L'envie |
manipura |
l'auriculaire |
Le désir |
|
? |
muladara |
On trouve souvent en Inde, notamment dans les temples du sud, des lampes à huile, comportant de très nombreuses cupules qui sont susceptibles de recevoir de l'huile ou un autre corps inflammable. Ces cupules sont disposées de manière circulaire, comme s'il s'agissait de pétales, sur une série de plateaux portés par un axe vertical. L'ensemble est très évocateur du système des plans de l'être ou des chakras.
En voici quelques exemples
Nous étudierons plus tard l'utilisation des chakras par le bouddhisme, spécialement le bouddhisme tibétain.
Pour l'heure contentons nous de l'axe vertical et de la magnifique symbolique ascensionnelle symbolisés par les stupas. Nous citerons par exemple celui autour duquel on peut méditer au Centre Vajra-Yogini de Marzens près de Lavaur (France) :
A côté du symbolisme relatif à l'axe vertical et au stupa symbole du corps, de la parole et de l'esprit du Bouddha, nous connaissons une utilisation directe des chakras et leur utilisation médicale, au Tibet et en Chine; voici par exemple la reproduction d'une planche qu'on peut contempler à la Bibliothèque Est-Asiatique de l'Université de Californie. C'est l'œuvre d'un lama d'après d'anciens rouleaux (75 x 58 cm) qui se trouvent dans le temple de Yu-Ho-Kung (Pékin / Beijin). Ce travail de peinture a été dirigé par Ferdinand Lessing (1947). (Publié par Da-Costa pour Latéma) :
La
Pagode Liuhe d'Hangzhou (ou Hangchow)
(à 180 km au sud ouest de Shanghaï, Chine) On voit que la pagode chinoise multiplie les niveaux; on se rapproche du ciel ? |
d'après
Présence Mariste, 250 01-2007 Le Japon, visiblement influencé, réduit néanmoins le nombre de niveaux à celui des cinq éléments, évocateurs des principaux chakras, |
Dans leur démarche à l'intersection du tantrisme hindou, du bouddhisme et du soufisme, ils privilégient l'absolu unique résidant en chacun.
From page 513 of the Sri Sri Ramakrishna Kathamrita:
"According to the Sakti cult the siddha is called a koul, and according
to the Vedanta, a paramahamsa. The Bauls call him a sai. They say, "No
one is greater than a sai." The sai is a man of supreme perfection. He
doesn't see any differentiation in the world. He wears a necklace, one half
made of cow bones and the other of the sacred tulsi-plant. He calls the Ultimate
Truth "Alekh", the "Incomprehensible One". The Vedas call
it "Brahman". About the jivas the Bauls say, "They come from
Alekh and they go unto Alekh." That is to say, the individual soul has
come from the Unmanifest and goes back to the Unmanifest. The Bauls will ask
you, "Do you know about the wind?" The "wind" means the
great current that one feels in the subtle nerves, Ida, Pingala, and Sushumna,
when the Kundalini is awakened. They will ask you further, "In which
station are you dwelling?" According to them there are six "stations",
corresponding to the six psychic centers of Yoga. If they say that a man dwells
in the "fifth station", it means that his mind has climbed to the
fifth centre, known as the Visuddha chakra. (To Mahendranath Gupta) At that
time he sees the Formless."
Mythe |
Anatomie |
Tantras |
Kabbale |
||
Nains |
Squelette |
Chakra |
Sephiroths |
Sephiroths |
Sephiroths |
Simplet |
Voute
du |
sahasrara |
Keter |
||
Prof |
Base du Crâne |
ajna |
Binah |
Hochmah |
|
Atchoum |
Cervicales |
Vishudda |
Geburah |
Hesed |
|
Joyeux |
Thorax |
Anahata |
Tiphereth |
||
Timide |
Lombaires |
Hod |
Nizah |
||
Grincheux |
Sacrées |
||||
Dormeur |
Coccyx |
Muladhara |
Malkhout |
L'arbre séfirothique |
Sephiroth de Gauche |
Séfiroth du Centre |
Sefiroth de Droite |
Chakras |
1 – Keter (couronne) => qui est au-dessus de notre capacité d’investigation. |
Sahasrara |
|||
3 - Binah Entendement |
2 - Hochmah ou Hokmah (Sagesse ) |
Ajna |
||
5 – Guevoura ou Geburah ou Pahad(crainte) |
4 – Hesed ou Hessed (amour) |
Vishuddha |
||
6 - Tiphereth ou Tifereth (harmonie) |
Anahata |
|||
8 - Hod (Honneur, Gloire, Splendeur, majesté) |
7 - Nizah ou Netsah (Victoire, Triomphe) |
Manipura |
||
9 - Iesod ou Yessod (juste fondement) |
||||
10 – Malkhout (Royaume) |
Muladara |
|||
Les
Sefiroth |
On donnera ici quelques exemples de représentations en "niveaux", en "étages" ou en "échelles" et autres "escaliers" qui semblent retrouver à diverses époques et en divers lieux géographiques, l'intuition qui a présidé à la création de la doctrine des chakras.
A Sarlat (Dordogne, France), on découvre un étrange monument, "la lanterne des morts" qui , selon Bouffanges, fut édifié au XII° siècle par les habitants pour commémorer le miracle des pains attribué à Saint Bernard qui revenant de la croisade des Albigeois, en 1147, aurait sauvé les Sarladais de la peste. Il est impossible de déterminer l'origine de cette hypothèse, ni même de mesurer ses fondements. Sur certaines cartes postales du début du siècle, on l'appelait plutôt « Lanterne des Maures » en raison sans doute de son aspect oriental. Surprenante par sa forme, on a pensé qu'elle était une reproduction d'éléments architecturaux en correspondance avec la Tour de la Résurrection ou Anasiasis de Jérusalem. Depuis le XVIIe siècle au moins, et jusqu'à nos jours, on s'interroge sur son utilité. |
Eglise de la Résurrection (image adaptée par suppression de l'arrière plan)
Les publicitaires indiens ne se sont pas privés d'employer la représentation des "étages" de l'être pour suggérer une ascension vers un "plus", serait-ce au niveau financier ! (ci-contre une publicité du fond de pension "Birla Sun Life" parue dans "The Hindu", January 8, 2008.) |
(ces conjectures doivent être prises sous toutes réserves)
Le texte ci-dessous est des plus hypothétiques et devra faire l'objet d'un examen critique approfondi. Pour l'heure, il sera utile au lecteur de prendre connaissance du travail synthétique de Frank Gary.
La Théorie de la Médiation se veut scientifique (c'est-à-dire falsifiable). Elle pose l'hypothèse que la " raison " humaine fonctionne sur quatre (au moins) "plans" ou modalités différentes : le Signe, l'Outil, la Personne et la Norme.
On voit immédiatement la parenté de la Norme et du chakra de l'autorité (Ajna), de la personne et du chakra central (anahata), de l'outil et du chakra dédié à la création, la maîtrise, etc (manipura chakra). On peut sans doute mettre en relation le Signe et le chakra vishuddha en quoi le yoga voit une instance de discrimination, d'abstration, de purification, d'appel, etc
Resterait à attribuer des "plans" selon la démarche de l'anthropologie clinique aux autres chakras : muladhara, svadishthana, sahasrara. Le dernier ferait envisager une modalité de la raison transcendante, le muladhara conduirait à admettre un plan de la raison lié au champ du réel, tandis que le svadishthana ferait intervenir une modalité de la raison qui inclurait la mise en jeu nécessaire du désir.
Plans impliqués dans la raison humaine
|
chakra |
|
sahasrara |
Norme |
Ajna |
Signe |
vishuddha |
Personne |
Anahata |
Outil |
manipura |
|
|
|
muladhara |